Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.46 : Granville

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Il y a quelques jours, dans un article consacré à l’excellent groupe québécois Monogrenade, je déplorais le manque d’audace de la scène pop-rock française. Selon moi, les groupes français étaient soit plombés par le lourd héritage de Noir Désir, soit trop facilement tentés de s’exprimer en anglais. Heureusement que quelques internautes clairvoyants étaient là pour me remettre dans le droit chemin et attirer mon attention sur l’émergence d’une nouvelle scène française, adepte d’une pop plus légère, plus insouciante, et qui, en dépit de références anglo-saxonnes évidentes, s’efforce de chanter dans la langue de Molière. Comme le dit si bien la jeune chanteuse de Granville, “C’est pas la Californie, la Normandie, mais ça y ressemble.” C’est vrai qu’avec la surf-pop faussement naïve du groupe caennais, “La Normandie a un parfum californien”.
C’est à Caen, où étudient les membres du groupe, qu’a commencé l’histoire de Granville. D’abord quelques accords plaqués sur une guitare acoustique qui deviennent une chanson et puis, de fil en aiguille, d’autres chansons voient le jour. Sofiane et Nathan, par ailleurs membres de Chocolate Donuts, l’un des fers de lance de la scène caennaise, accompagnés d’Arthur à la batterie, se prennent au jeu. Un soir, dans un bar, Sofian rencontre la toute jeune Mélissa Dubourg, 17 printemps à peine, et se laisse séduire par la voix exceptionnelle de la demoiselle. C’est ainsi que l’aventure commence. En quelques mois d’existence, Granville a grandi à une vitesse phénoménale. Remarqués par les Inrocks, par plusieurs radios françaises et québécoises et maintenant par J’ai tout lu, tout vu, tout bu…, le quatuor insuffle un vent de renouveau dans une scène pop hexagonale qui en avait bien besoin. Inspiré aussi bien par le garage-rock anglo-saxon que par les yéyés français, Granville produit une surf-pop délicatement insouciante qui réchauffe le cœur comme un rayon de soleil estival. Les compositions et les textes rafraichissants de Sofian sont un écrin parfait pour la voix magnifique de Mélissa, qui a tout ce qu’il faut pour charmer les tympans les plus récalcitrants. En quelques secondes, on se laisse submerger par une vague de bonheur simple, on se met à fredonner les paroles et on se prend à rêver de vacances d’été sur la côte normande.
Granville compte à son répertoire une vingtaine de chansons qu’on peut trouver ça et là sur le Net et ci-dessous mais s’efforce de garder la tête froide et de ne pas brûler les étapes. Pas d’album en vue donc pour le moment mais un deux titres avec en face A Le Slow et en face B La Ville Sauvage devrait être disponible courant avril. De quoi faire patienter les fans de plus en plus nombreux de ces Normands qui semblent promis à un très bel avenir…

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