Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.60 : Les Spadassins

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Ça ne vous aura sans doute pas échappé, notre bel hexagone s’est doté dimanche dernier d’un nouveau chef. Out le président des riches et des vieux, bienvenue au président des pauvres et des jeunes. A l’exception notoire des étudiants en école de commerce, de toute façon, jeunes et pauvres sont bien souvent synonymes. Mais que diable, François, fais un effort! Tu veux être le président de la jeunesse et tu conclues ton premier discours à la tête de l’État par un air d’accordéon sur la place communale de Tulle? Ne vois-tu pas là-dedans une légère contradiction? C’est pourquoi, Monsieur le Président, je me permets de t’offrir – tu permets que je te tutoie? – mes services de coach musical personnel, spécialisé ès musique populaire destinée à la jeunesse et visant à renforcer l’unité nationale. Pour ponctuer tes prochaines prises de parole, ce que réclament les adolescents, c’est de la vie, de l’enthousiasme, de la fougue et une musique sexy et entraînante qui fasse remuer les fesses rebondies des belles étudiantes. Ne bouge pas, j’ai ce qu’il te faut. Entends-tu comme c’est bon? Tu remues déjà la tête, et en rythme en plus! Ça te rappelle quand tu avais toute la vie devant toi et que tu rêvais d’être un jour président? Qui sont ces jeunes gens? Charmants, n’est-ce pas, avec leur look sixties, ces six fringants gaillards! Ils se font appeler Les Spadassins.
En français ou en anglais, ces six bretons survoltés qui feraient probablement de bons conseillers en politique étrangère, remettent au goût du jour le son du Swinging London. Proche des Mods à la fois dans le look et dans les sonorités, ils livrent une musique particulièrement propice aux déhanchés de toutes natures, savant mélange de rock british façon sixties et de soul endiablée. Sous des pseudos complétement hurluberlubuesques (Bloody Boulga, Captain Beat, Docteur Love, Fred Ernest, Monsieur Moustache et Professeur Zorino) se cachent des musiciens qui ont fait leurs armes depuis un bon moment dans diverses formations locales. Leur musique, groovy à souhait, s’imprègne efficacement dans le cerveau de l’auditeur, l’invitant à remuer simultanément et  frénétiquement les parties les plus géographiquement éloignées de son anatomie. Si les Spadassins revendiquent haut et fort leurs influences anglo-saxonnes, leurs compositions lorgnent aussi parfois du côté des grands noms de la pop française. Difficile d’écouter Verrine, tu m’assassines sans penser à Jacques Dutronc, avec lequel les Rennais partagent à la fois l’élégance et le sens de l’humour. Il est vrai que la défense de notre gastronomie à l’ancienne contre l’invasion des verrines est un combat tout à fait louable, dont tu pourrais peut-être, Monsieur le Président, t’emparer dans les semaines qui viennent. En tout cas, voilà une voix nouvelle en France qui marie pour le meilleur et pour le rythme un côté rétro assumé et une modernité joyeuse et optimiste. A bientôt pour de nouveaux conseils. Mais, pour l’instant, c’est parti, musique…

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