Made in France : Marvin Jouno – Ouverture

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Où il est question de souvenirs qui s’égarent, de jours qui raccourcissent, d’un french kiss qu’on n’attendait plus et de buée sur les vitres de l’ennui…

Lundi, l’autre se tait. Mardi : marre d’y penser. Mercredi : merde, que dire ? Jeudi : je divague. Vendredi : vendre dix fois son âme au diable. Samedi, ça ne me dit plus grand chose. Dis, m’enchanterais-tu encore un peu ? Semaine de con, j’ai payé…

Les jours trépassent et nos souvenirs s’égarent sur les places handicapés. Tu m’effaces contre terre, tu m’essuies à la trace. Mes mots rient de toi et de rien, qui ne sera plus jamais comme avant. Je ne sais plus ce que je dis. Jeudi, je divorce.

Tu te retournes contre moi, tu as perdu le sens de l’amour. Tu fais la moue et toutes les plaies iraient pour moi, si tu me lacérais dans tes bras. Tu m’as fait mal, ô trésor, mais jeudi, je disparais, je me fais la malle. Quitte à me quitter, dis-moi : te souviens où tu avais caché la clé ?

Quitte à me quitter, écoute cette chanson qui nous ressemble autant qu’elle nous sépare. Elle souffle le froid comme une soirée d’automne dans le nord de l’Angleterre. L’été se meurt, les jours raccourcissent et le temps qu’il fait ne fait pas avancer le temps qui passe. Et puis elle souffle le chaud comme un french kiss qu’on n’attendait plus, comme si la voix de Marvin Jouno produisait de la buée sur les vitres de l’ennui.

Nouvelle voie de la pop made in French, Marvin Jouno fait preuve d’un sens de l’équilibre impressionnant entre des influences forcément anglo-saxonnes et un attachement bien français à la richesse du texte. Avec lui, Shakespeare ne se retourne pas dans sa tombe et la mélodie n’est pas non  plus ankylosée par le poids des mots. Au contraire, les paroles se fondent dans la musique sans avoir l’air de pièces rajoutées dans un décor londonien en carton-pâte.

Sur un premier EP, judicieusement appelé Ouverture, Marvin Jouno nous rappelle avec brio une vérité qu’on a souvent tendance à oublier de ce côté-ci de la Manche: il est permis d’être à la fois pop(ulaire) et ambitieux. Si vous n’en êtes pas convaincu, écoutez Dans l’Étang en boucle et osez me dire que ce n’est pas la plus belle chose que la pop française ait offerte depuis bien longtemps !

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