Où il est question de la belle “oh ! bois, dors, mens”, de recoins interdits, d’un prince charmant et de la poule aux œufs d’or…

Je t’aime, mon amour. Ma belle… oh ! Bois, dors, mens, jusqu’à ce qu’un prince plus charmant que moi ne vienne te baiser. Nous vécûmes heureux et eûmes beaucoup d’errements, personnages de contes défaits. Surtout, n’oublie pas : la vie est une salope mais il faut l’aimer quand même.

Je t’aime, mon amour. Mais il pleut et tu pars. Et moi, je reste comme une conne devant tant d’eau qui coule. Je cherche mes mots dans des recoins interdits, où je me perds. La vie est une salope, mon poussin, mais il faut l’aimer quand même.

La vie est une salope mais il faut aimer Poussin quand même.

Échappés de The Chase, Scoth & Sofa et Volin, les Montpelliérains, touchés par les Trois Grâces, sortent du bois et se font la belle. L’EP de Poussin, qui sortira de son oeuf le 7 mai prochain, est (au moins) aussi tendre et libérateur que le baiser d’un prince charmant.

La vie est une salope (Bitch) mais Poussin redonne des ailes à ceux qui y ont laissé des plumes. En quatre titres aux mélodies radieuses, le quatuor transforme la grisaille en arcs-en-ciel. La mélancolie n’est pas occultée. D’abord, on prend ses repères, l’envol est délicat. Puis à mesure que l’on avance, les mouvements se font plus amples, plus assurés. On prend de l’altitude. On monte, on s’élève (I rise up). Les battements d’ailes deviennent rageurs. La vie est une salope mais on la baise, on la baise de toutes ses forces et on la rend belle malgré tout.

Poussin n’est pas monomaniaque. Il se nourrit d’influences diverses. Les paysages qu’il survole ont des couleurs différentes. Et, à chaque fois, à la grisaille, à l’étonnement, succède un sentiment de plénitude, comme si l’on quittait la terre ferme pour planer à quinze mille. Des envolées comme celles-là, j’en redemande. Poussin, c’est la poule aux œufs d’or…