“Passe-moi le vin, j’emmerde le gouvernement, je t’aime”, je vote pour The Burning Hell

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Raconter de belles histoires, un peu loufoques, oublier de se prendre au sérieux, rêver en souriant, l’enfer de The Burning Hell a des allures de paradis…

La “Loi Travail” et les gens sont dans la rue. On ne peut pas leur donner tort. Cette loi, quelle connerie ! Moi, comme Fersen, je n’ai que deux pieds, alors, de mon balcon, je regarde passer les manifestants et je trinque à leur santé. Ils sont beaux avec leurs banderoles et leur énergie juvénile.

Surtout les filles, leur poitrine gonflée par le désir de vivre, comme disait un chanteur oublié. Quoi de plus beau qu’une fille en colère, surtout quand ce n’est pas après vous qu’elle en a ? Elles avancent, leurs petits poings dressés, le rouge aux joues, les cheveux au vent.

Si j’avais vingt ans, j’irais les rejoindre, je suivrais le mouvement de leurs petits pantalons moulants, je m’enivrerais de vin et de l’odeur de leurs cheveux. J’aurais devant moi l’avenir et un cordon de CRS. Je serais jeune et con comme quand j’avais leur âge. Je crierais à pleins poumons : “Passe-moi le vin. Fuck le gouvernement. Je t’aime.”

 

 

“Pass the Wine. Fuck the government. I Love you”, c’est justement le refrain d’une chanson de The Burning Hell. Ça ne se passe pas à la manif contre la “Loi Travail” mais à une soirée de Nouvel An chez un ami végétarien. Dans cette chanson, il est aussi question d’un rêve où Jean Baudrillard rapperait avec Public Enemy. C’est dire l’inventivité de cette formation canadienne emmenée par le singer-songwriter Matthias Kom.

The Burning Hell, un groupe qui a arrêté de se prendre au sérieux

Les huit titres que compte l’album Public Library sont comme huit petites nouvelles, merveilles d’écriture créative comme on en entend rarement. Surtout en anglais où on peut chanter “Chérie, tu peux conduire mon char” sans que personne n’y trouve à redire. Au détour d’une chanson, vous croiserez un prêtre assassin, un groupe de rock perdu dans la cambrousse ou encore Elvis et Michael Jackson bien vivants.

Les petites fictions de Kom peuvent sembler excentriques et déroutantes de prime abord. Pourtant, habillées d’une musique vive, intelligente et captivante, elles prennent leur véritable sens : le reflet d’un monde qui pourrait être le nôtre, si nous décidions de faire un pas de côté et de prendre les choses un peu moins au sérieux. Allez, passe-moi le vin…

 

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