Hopla Geiss – Ep.22 : The Grand Bay

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Où il est question de solitude collective, de réchauffement climatique, de l’hiver qui arrive et d’un nouveau départ…

Petit citadin, tu marches, tu cours, tu es en retard. Tu joues des coudes, tu te fraies un chemin au milieu de milliers d’autres, que tu méprises, qui te ressemblent pourtant. Du matin au soir, tu additionnes ta solitude aux leurs. Dans la grande ville, les chiens de faïence se voient sans se regarder. Solitude collective des transports en commun. Regards inquiets, furieux. Si tu me parles, je te fusille.

Casque sur les oreilles. Ne m’adresse pas la parole. Ce qui nous sépare est plus fort que ce qui pourrait nous réunir. On se croise, on se frôle, mais, si tu me touches, je te tue. On bredouille un vague mot d’excuse avant de se retirer dans sa coquille. Muets, immobiles, rois et reines des neiges reclus dans leurs palais de glace. Réchauffement climatique ? Quelle blague…
L’hiver arrive à Strasbourg et je ne vois pas vraiment ce qui pourrait nous sauver. Peut-être qu’avant de nous rejoindre, il nous faudrait d’abord un peu d’espace. Renouveler l’air dans nos poumons, retrouver l’amplitude de nos mouvements, réapprendre à vivre. Alors, gonflés d’un souffle nouveau, nous serions prêts à nous rencontrer, à nous toucher, à nous entendre. Peut-être même qu’on pourrait s’aimer, allez savoir.
Je prends une grande bouffée d’air pur. Autour de moi, l’infini à perte de vue, des espaces inédits qui m’apparaissent, comme autant de territoires à explorer. Il fait frais sur The Grand Bay. Sans doute le minimalisme du décor ou les frimas cold-wave dans la voix de Lukass, le chanteur letton. Il fait frais mais l’atmosphère est saine, non polluée. On y retrouve le goût des choses simples. L’hiver arrive mais ce n’est pas la fin du monde. C’est juste le moment de prendre un nouveau départ.

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