“Le football est un jeu simple ; 22 hommes courent après un ballon pendant 90 minutes et, à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent”, disait Gary Lineker en 1990.

Depuis, la “routourne” a tourné pendant quelques années. Gary Lineker est devenu consultant sur la BBC, Franck Ribéry a mis un terme à sa carrière internationale mais, en 2014, ce sont encore les Allemands qui ont gagné.

On ne trouvera pas grand monde pour s’en plaindre. La Mannschaft était sans conteste la meilleure équipe du tournoi. Leur jeu, un régal pour les yeux. La copine de Götze aussi…

J’ai beau vivre à quelques kilomètres de la frontière, j’ai dû me rendre à l’évidence : je ne connaissais pas grand chose de la scène indé allemande. Comment il s’y est pris, Götze ? Il a quand même pas séduit Ann Kathrin Brommel sur un air de rumpapa ?

Et puis, j’ai découvert Trümmer, un trio originaire de Hambourg qui s’est fait connaître par le bouche-à-oreille. Après avoir multiplié les concerts et tapé dans l’œil des lecteurs du magazine pop allemand Spex, le groupe sortira dans quelques jours son premier album.

Trümmer ne réinvente rien qu’on ne connaisse déjà. Le son du groupe a des accents des eighties british. Les paroles, en allemand, peuvent sembler banales. Trümmer a tout d’un groupe ordinaire et, pourtant, je suis scotché par Wo ist die Euphorie. In all diesen Nächten me semble la seule façon crédible de séduire Ann Kathrin Brommel.

Si Trümmer me fait cet effet-là, c’est sans doute parce que Paul Pötsch met dans son interprétation tout ce qu’il faut de foi en la jeunesse éternelle. Le gamin chante avec l’insolence de sa vingtaine triomphante, comme s’il n’allait jamais vieillir. Et, moi, du haut de mes 33 balais, j’y crois. Peut-être que je ne suis pas encore complétement vieux con. Va savoir…