Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.122 : People Panda

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Octobre touche à sa fin. Dehors, les feuilles ont presque entièrement recouvert la pelouse. Les oiseaux se sont barrés vers d’autres cieux. La nuit tombe un peu trop tôt. Planté comme un con entre l’été et Noël, octobre ne sert à rien.

Octobre ne sert à rien. A part Francis Cabrel, tout le monde s’en fout. Si je n’y étais pas né, et mon fils aussi, je lancerais une pétition pour qu’on se débarrasse de ce mois inutile. D’ailleurs, j’avais déjà la main sur le papier à lettres avant de tomber, comme on tombe amoureux, sur ce disque intitulé October EP.
Probablement l’œuvre de dépressifs chroniques, ai-je aussitôt pensé. Ou alors, d’individus doués d’un solide sens de l’humour. Ou, peut-être tout simplement pragmatiques. Qui nous dit que, si la chose avait vu le jour un mois plus tard, elle ne se serait pas appelée November EP ? Et puis, après tout, il existe bien des Decemberists, pourquoi pas des adeptes du mois d’octobre ? Comme on dit, tous les goûts sont dans la nature.
Le groupe s’appelle People Panda. Je vois d’ici leur profil Meetic : “on aime le mois le plus pourri de l’année et les allitérations en p”. Ils sont originaires de Rennes et pratiquent une musique essentiellement inspirée des années 90, décennie qui avait eu le bon goût de ringardiser les insupportables synthés 80’s. C’est donc sans synthé mais avec deux guitares, une basse et une batterie que se présente notre formation. Et, honnêtement, écouter un nouveau groupe français qui n’essaie pas d’imiter les Foals, c’est assez revigorant. On a l’impression d’écouter une espèce en voie de disparition.
Mêlant habilement riffs impérieux et évidence mélodique, les Rennais évoquent parfois les grande heures des Belges de Deus. Pas nés de la dernière pluie – les quatre membres du groupe ont déjà un solide pedigree – ils recréent les ambiances à la fois chaleureuses et nostalgiques qui ont bercé mon adolescence, faisant renaître ces soirées pluvieuses à pleurer une qui s’en va ou qui n’est jamais venue, en fumant cigarette sur cigarette.
C’est obsédant comme un souvenir après lequel on court, chaud comme la première gorgée de bière un soir de vague-à-l’âme, beau comme les couleurs d’un soir d’automne. On se surprendrait presque à souhaiter qu’octobre ne s’arrête plus.

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