Où il est question d’un puzzle, de la magie de l’amour, d’une rupture et d’une mer mélancolique…
La vie est un puzzle grandeur nature. Un ensemble de pièces aux formes diverses, pas vraiment conciliables de prime abord. Mais, quand on les tourne et retourne dans tous les sens, elles finissent par s’emboîter, comme par magie.
Les deux premières pièces : sa mère, chanteuse, et son père, bassiste, arrangeur vocal. La magie de l’amour. Puis la première guitare, offerte par un oncle attentionné. A onze ans, premières compositions puis bientôt, premiers concerts, premières démos. En 2011, Eefje sort De Koek, un premier album prometteur. Puis, l’année dernière, Het is, petite merveille de pop alternative.
Oui, elle chante en néerlandais. Non, ce n’est sans doute pas le chemin le plus direct vers la gloire internationale. Mais, sans saisir un traître mot de ce qu’elle raconte, je suis irrésistiblement happé par ses mélodies douces et rêveuses et par sa voix enjôleuse. Comme si elle me chantait une berceuse dans une langue que je ne comprends pas.
Il paraît qu’il est question d’une rupture. Et, pourtant, à aucun moment, Het Is n’est plombé par la tristesse. Eefje de Visser esquive les pesanteurs, préfère se souvenir des jours meilleurs ou regarder au loin, vers d’autres horizons. Au final, l’album, tout en délicatesse et en sobriété, donne le sentiment de glisser sur l’eau, comme un navire sur une mer calme à mélancolique.