J’ai entendu : Alexis HK – Le dernier présent

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Je ne voudrais pas, une nouvelle fois, me montrer alarmiste mais, si les Mayas disaient vrai, la fin du monde approche à grands pas. Il est plus que temps de se poser les bonnes questions. A quoi voulons-nous occuper nos derniers jours avant l’apocalypse? A amasser de l’argent qu’on n’aura même pas le temps de dépenser? Trop matérialiste. A dire à ceux qu’on aime à quel point on les aime? Ce n’est pas ça qui les sauvera. A faire l’amour à tout-va, à toute heure et dans toutes les positions? Soyons sérieux, vous ne tiendriez pas deux jours. A votre âge, avec votre bedaine triomphante et vos os poreux, impensable. Vous êtes jeune? Quand bien même, au bout de deux jours et deux nuits incessants de folles cabrioles, vous auriez les extrémités en feu et pleureriez pour qu’on vous passe un baume apaisant. Non. La seule chose qui vaille encore la peine, à l’orée du début de la fin, c’est de laisser tout entiers votre corps et votre esprit s’abandonner à la musique. Bien sûr, vous y passerez quand même, mais mieux vaut mourir en chanson que de vivre en silence. En attendant que plus rien ne soit là où tout était encore l’instant d’avant, veuillez accepter Le dernier présent d’Alexis HK et écoutez-le jusqu’à la fin des temps.
Je dois avouer, à ma grande honte, que j’étais totalement passé à côté des précédents disques d’Alexis HK. Grand mal m’en a pris car, à l’écoute de celui-ci, je constate à  quel point je me sens proche de cet artiste. Digne héritier des grands de la chanson française, Alexis HK convoque les fantômes de Brassens et de Dassin pour offrir un univers aux textes formidablement ciselés, aux mélodies élégantes et aux arrangements classieux. Il transpire de ce disque un amour immodéré de la langue française. C’est merveilleusement écrit, dans une langue châtiée et poétique que trop peu d’auteurs savent encore manier aujourd’hui. Je manque de m’étouffer lorsque je lis certaines critiques pointant du doigt le côté désuet de l’album. Si écrire des paroles intelligentes et intelligibles et les chanter fort joliment sur de belles mélodies, c’est être désuet alors remettez moi bien vite une louche de désuétude. Les chansons d’Alexis HK ne sont pas datées, elles sont tout simplement intemporelles. Parfois classiques dans leur construction mais toujours éminemment modernes dans les thématiques abordées, elles redonnent à la chanson française ses lettres de noblesse. Et quand Alexis HK décide de sortir des sentiers battus et d’explorer d’autres horizons, ça confine au génie. Autant le morceau-titre est d’un relatif classicisme, autant Fils de, avec son phrasé particulier et ses arrangements melodynelsonesques et Ignoble Noble avec sa mélodie médiévale sont deux morceaux de bravoure qui laissent une trace indélébile dès les premières écoutes. Un album à découvrir et à apprivoiser mais gageons qu’il tournera encore dans votre platine au moment où le monde cessera de tourner…

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