J’ai entendu : Hoboken Division – Arts & Crafts

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Le garage blues de Hoboken Division atteint sa pleine mesure sur un premier album hautement recommandable…

Vous l’aurez sans doute remarqué, je ne fais pas de top de fin d’année. L’exercice me rebute. Cette manie qu’ont les gens de classer les choses, de leur donner un ordre, d’accoler à chacun un numéro dans la file. Moi, j’aime que ça traîne, que ça fourmille, que ça s’empile sur mon bureau, dans mes oreilles. J’aime le bordel et je vous emmerde. Voilà, c’est dit.

En revanche, ça ne m’empêche pas du tout de regarder les listes de fin d’année des autres. Il en est certaines qui sont hautement recommandables. Celle-ci, par exemple, est une mine d’or. L’occasion de découvrir nombre de disques que j’avais laissés passer ou que mon radar avait tout bonnement ignoré. De belles trouvailles, donc. Et aussi des retrouvailles…

En musique comme en amitié, il y a des gens qu’on aime bien mais qu’on finit quand même par perdre de vue. Quand on les croise à nouveau, soit on se rend compte qu’on a suivi des chemins tellement différents qu’on n’a plus grand chose à se dire ; soit, au contraire, on les retrouve plus grands, plus beaux, plus forts que quand on les avait quittés. Les Nancéiens de Hoboken Division entrent clairement dans la deuxième catégorie.

Hoboken DivisionEn 2012, j’avais eu le béguin pour ce jeune duo. J’avais même interviewé Mathieu et Marie au Parc Expo de Nancy. Et puis, petit à petit, l’eau a coulé et, sans y prendre garde, je les avais un peu oubliés, au point de passer à côté de leur album Arts & Crafts, sorti en début d’année. Bien mal m’en a pris car, en 3 ans, Hoboken Division a bien grandi.

Les influences du Delta Blues sont toujours présentes dans leur musique comme en atteste le bouillonnant morceau inaugural Shoot The Chicken. Mais l’énergie débordante du duo est maintenant bien mieux canalisée, leur son beaucoup plus riche et leur palette beaucoup plus large. Mais surtout – et ça change tout – Mathieu et Marie ne se contentent plus de rendre hommage aux grand aînés. Ils sont désormais suffisamment à l’aise avec leurs classiques et suffisamment matures pour imposer LE son Hoboken Division. Un garage blues étonnamment moderne, capable de gifler d’une main et de caresser de l’autre, sexy à souhait, psyché parfois, passionnant toujours.

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