Drôle d’animal que ce Monsieur Koala. Moitié homme, moitié koala, ces étranges animaux ont dû grimper bien haut dans les arbres et bouffer allègrement de la feuille d’eucalyptus pour accoucher de leur univers barré et poétique. Personnage lunaire et surréaliste, Monsieur Koala est capable de passer avec une étonnante facilité de petites ritournelles minimalistes et à  des compositions funk-rock plus enlevées. Méfiez vous du koala, vous le croyez assoupi et voilà qu’il vous saute sauvagement à la figure. En tout cas, le premier album du groupe montre toutes les nuances d’un pop-rock protéiforme. Empruntant à la fois à la chanson française, au funk ou au rock indé, Monsieur Koala devrait logiquement se frayer un chemin dans l’univers musical français.

Pour les avoir vus jouer en 2010 à la Fête de la Musique d’Illkirch, je vous assure que ce groupe mérite cent fois mieux qu’une petite notoriété locale, grandissante certes mais largement insuffisante au regard de leur talent. D’ailleurs, Olivia Ruiz ne s’y est pas trompée en faisant de Monsieur Koala son “coup de cœur des groupes croisés en tournée”. Sûr qu’à l’heure où la mièvrerie et la facilité sont les valeurs cardinales de la chanson française, Monsieur Koala semble bien mal armé pour aller tutoyer les sommets des charts. Sincère, sans concession, le groupe strasbourgeois a néanmoins tous les atouts pour révolutionner la pop hexagonale. Un univers singulier, des compositions brillantes servies par des arrangements de haute voltige, un mélange savamment dosé de tendresse et d’énergie brute.

Alors, ami lecteur, tu sais ce qu’il te reste à faire. Débouche toi les oreilles et mets toi en chasse de cet étrange animal. Tu ne seras pas déçu…