Hopla Geiss – Ep.8 : Jewly

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C’est curieux, la façon dont naissent les vocations musicales. J’aime souvent, lorsque je fais des interviews, demander aux artistes quels sont leurs premiers souvenirs musicaux et les raisons pour lesquelles, un jour, ils ont décidé de se tourner vers la musique. Les réponses peuvent varier, bien sûr, mais tous, sans exception, affirment avoir été exposés très tôt à une forte dose de musique. Des parents mélomanes, un tonton qui jouait du banjo, un grand père qui laissait traîner sa vieille guitare désaccordée, une mamie qui chantait des comptines de sa voix puissante et légèrement éraillée par les fêlures de la vie, et l’imagination a fait le reste. De ces quelques notes gravées dans une mémoire d’enfant naît l’amour de la musique. La musique est amour et partage. Vibrations de l’air et vibrations des cordes sensibles. Le rythme comme un cœur qui palpite. Corps et âme dans un même mouvement. La musique est pure émotion. Aussi fragile qu’un souffle et pourtant aussi forte que la plus puissante des tempêtes. De son enfance, Jewly a gardé l’amour de la musique classique que lui a transmis son grand-père. Amour et partage. Puis le souvenir ému de son violon, compagnon de ses premiers pas sur scène. Vibrations, cordes sensibles. La petite fille grandit, trouve sa voie, puis, bientôt, sa voix. Sensible, puissante, sincère, généreuse.

Lorsque vous la rencontrez dans la vie de tous les jours, Jewly est une jeune femme tranquille, paisible, bien dans ses baskets. Mais dès qu’elle se déchausse et monte sur scène, en une fraction de seconde, la transformation s’opère. Un peu comme quand les personnages de Dragon Ball se changent en Super Saiyan. D’un instant à l’autre, la miss semble s’électrifier. Son expression et sa gestuelle changent du tout au tout. Sa voix émane du plus profond d’elle-même. Une voix rauque, rock et chaude comme un bon vieux whisky, qui fait jaillir les émotions et foudroie littéralement l’auditoire. Quand la chanson se termine, elle baisse les yeux et murmure un merci presque timide comme si le démon qui avait pris possession d’elle venait de se retirer. Aussi fragile qu’un souffle, aussi forte qu’une tempête. La scène comme catalyseur de ce fantastique dédoublement de personnalité. Vous en sortez groggy, sonné, comme si vous veniez de vous prendre une rafale d’uppercuts dans la tronche mais, à la fin, vous n’avez qu’une seule envie: remonter sur le ring pour connaître à nouveau cette sensation grisante, cette décharge électrique. La légende raconte que le bluesman Robert Johnson avait vendu son âme au diable en échange de son jeu de guitare virtuose. J’ignore si Jewly a conclu un pacte similaire pour atteindre une telle intensité vocale. Mais, quoi qu’il en soit, avec ses complices musiciens, elle donne naissance à un univers singulier, qui puise ses racines chez les plus grands du blues et du rock. Un héritage auquel, sans rien renier du passé, elle apporte sa touche de modernité et de féminité. C’est fort, très fort et vous aussi, bientôt, vous y succomberez…

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