J’ai écouté, j’ai pas aimé : Miossec – Chansons ordinaires

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Miossec - Chansons Ordinaires

Trop ordinaires et trop noyées dans un magma sonore informe, ces Chansons Ordinaires sont bien loin du Miossec qu’on a tant aimé.

J’ai déjà eu l’occasion de le dire. J’ai une relation particulière avec la discographie de Miossec. Chanteur de l’amour qui fait mal, du temps qui passe et qui nous tue lentement, le breton détonnait dans le paysage musical français par sa capacité à cracher de pleines gorgées de mots crus, taillés au scalpel. Mais, à l’écoute de Chansons Ordinaires, il faut bien se rendre à l’évidence. A force de trop jouer l’écorché vif, Miossec est devenu une caricature de lui-même.

Quand je vois le concert de louanges suscité par ce nouvel album du finistérien (lisez l’hebdo télé aux smileys et le magazine rock et incorruptible et vous comprendrez que Miossec est devenu une sorte de Johnny Halliday du bobo, une icône intouchable pour ceux qui croient savoir ce qu’est la bonne musique), je suis à deux doigts de m’étouffer. Ai-je vraiment écouté le même album que M. Siankowski, critique musical de l’incorruptible canard? A trop copiner avec Miossec et  à suivre le brestois dans un marathon des bars au péril de son foie, il semble que notre investigateur ait perdu ses esprits au point de qualifier ces Chansons Ordinaires, d'”album rock fameux et dangereux”.
Soyons sérieux un instant. Miossec tourne à vide dans cet album. Depuis trop longtemps déjà, on le sait bien, Miossec chante  peu ou prou les mêmes paroles sur les mêmes mélodies avec la même voix atonale. Les premiers mots du disque sont d’ailleurs suffisamment lucides. “Tout a déjà été dit mais ce n’est pas grave car personne n’écoute”. Et, si Miossec ne nous avait pas encore lassé, c’est que sur ses derniers disques, il avait su s’entourer de musiciens et d’arrangeurs émérites qui magnifiaient ses textes en apportant une note sophistiquée à la rudesse de ses mots. Le retour à un son plus rock, plus saturé est vraiment ce qui pouvait arriver de pire aux textes de Miossec. On a l’impression que le breton a voulu masquer sa panne d’inspiration en couvrant sa voix monocorde d’un maximum de bruit. Sur certains morceaux, le texte devient presque inaudible et ce n’est que quand la mélodie se fait plus douce qu’on retrouve le Miossec fragile que l’on a tant aimé. Pour le reste tout est dans les paroles: “une chanson contestataire, c’est fatigant, pas nécessaire”. Et que dire de Chanson qui laisse des traces ? Réécoutez Baiser et vous retrouverez exactement les mêmes rimes. A croire que Miossec a fait le tour du dictionnaire.
En résumé, un album insupportable et inutile. Une déception à la hauteur de mon affection pour cet auteur autrefois si exceptionnel et maintenant si ordinaire. Mieux vaut donc réécouter ses chansons du bon vieux temps…

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