J’ai entendu : Erland & The Carnival – Closing Time

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Où il est question de la fin des vacances, de couples qui se font ou se défont, de l’heure de la fermeture et de la brume matinale…

C’est fini. Les beaux jours ont remballé la crème solaire et le parasol. Les vacances ne seront bientôt plus qu’un vague souvenir, soigneusement rangées au fond d’un album photo. Dehors, les gens font la gueule. Le ciel a grise mine. J’ai même vu quelques larmes couler le long de ses joues.

Sur le quai de la gare, les couples se font, se défont. Ceux-ci s’en vont vers d’autres jours sans se retourner. Ceux-là ne passeront pas l’été. D’autres feront des promesses qui n’engageront que ceux qui les croient. C’est la fin des vacances. Le début d’autre chose.
Ce n’est peut-être pas un hasard si Erland & The Carnival a choisi ce moment précis pour sortir son troisième album. Closing Time (en écoute intégrale ici), c’est la fin d’une période, le début d’une autre. Closing Time, c’est aussi l’heure de la fermeture, l’heure à laquelle les salariés, rentrés de vacances, ferment leur bureau à clé pour embrasser la vraie vie à nouveau. L’heure à laquelle la dernière page d’un livre se tourne pour laisser place à une nouvelle histoire.
Closing Time est peut-être un disque de rupture – une mélancolie feutrée traverse l’ensemble de l’album – mais le propos ici n’est pas de s’apitoyer sur son sort ou de ressasser l’échec d’une relation. La tristesse n’est pas absente mais elle est contrebalancée par un doux sentiment d’optimisme. Comme une brume matinale à travers laquelle perceraient les premiers rayons du soleil.

Chasser les pesanteurs, élaguer les branches mortes, c’est aussi la façon dont Erland & The Carnival a procédé pour réaliser ce disque puisque les 10 titres qui composent Closing Time sont les rescapés de la quarantaine de compositions initiales. C’est autant d’espace et de clarté gagnés par Erland Cooper, Simon Tong et consorts.

Sur ce troisième album, le groupe confirme son talent pour les mélodies raffinées, offrant à la voix d’Erland Cooper un terrain de jeu à sa mesure. Mais surtout, sous leurs apparences naïves et fragiles, la nature plus complexe de certains titres, comme I am Joan, témoigne d’une capacité à se sortir de sa zone de confort et permet, enfin, à Erland & The Carnival de s’imposer comme l’un des chefs de file de la pop britannique.

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