J’ai interviewé : Cloud

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Où il est question de balades à Boston, de perpétuer la tristesse, de contrôler son expérience et d’écouter de la bossa-nova…

Vous vous souvenez de Comfort Songs, cet album qui m’avait littéralement emballé il y a quelques semaines ? Tyler, l’homme qui se cache derrière Cloud a accepté de répondre à mes questions.
Bonjour Tyler, peux-tu nous en dire un peu plus sur la façon dont Comfort Songs a été écrit et pensé ?
L’album a été écrit pendant une période très mono-maniaque où je me découvrais moi-même par le côté sombre de la lorgnette. Je traversais une rupture qui m’a amené à me remettre en question, moi et ma façon nocive de vivre ma vie. J’ai écrit ces chansons pour me réconforter, moi et ceux qui se trouveraient dans le même état. Je les ai écrites pendant une série de balades à pied ou à vélo dans Boston.

Dirais-tu de Cloud que c’est un projet solo impliquant plusieurs personnes ?
Oui, c’est ça ou, du moins, c’était le cas jusqu’à maintenant. Généralement, je nourris le projet jusqu’à maturité et, ici et là, des amis viennent participer avec des idées, des instruments. Mais des amis comme Jon Davies et Samira Winter tendent à devenir des contributeurs plus réguliers. La frontière entre membres, auteurs et collaborateurs devient de plus en plus étroite.
Est-ce que la phrase “c’est marrant comme je suis heureux maintenant, à chanter ma tristesse” reflète parfaitement l’humeur dans laquelle tu te trouvais ?
Oui, c’est vrai. Je trouve que les sentiments ont tendance à se perpétuer et la tristesse, la “victimisation” peut aussi s’avérer confortable par certains aspects. C’est facile de jouer le rôle de la victime, ça l’est moins de dépasser ça et d’être fort.
Est-ce que, finalement, Comfort Songs est un disque sur la peur de vieillir ?
Non, je ne dirais pas que l’album parle de grandir, ni même d’avoir peur. Il y a cette idée que la vie d’une personne est une expérience que l’on recycle et qu’on transmet. En fait, j’ai écrit l’album au moment où ma grand-mère était mourante. Mais ce n’était pas parce que je me disais qu’un jour, ce ce serait mon tour de mourir. C’était plus sur la question de savoir si on a le contrôle sur son expérience. Et aussi, l’idée que, si c’est mon tour de vivre, alors je ferais mieux d’arrêter de perdre mon temps à oublier ce qui compte le plus.
J’ai cité Conor Oberst et Perfume Genius à titre de comparaisons… Quels sont les artistes que tu écoutes réellement ?
A vrai dire, je n’ai jamais écouté Perfume Genius. Ce qui est sûr, c’est que Conor Oberst m’a beaucoup inspiré, surtout en grandissant. Mais cet album,spécifiquement, tire son inspiration de Red House Painters, Joan of Arc, Louis Armstrong et de chants gospel et religieux. En ce moment, j’écoute beaucoup de boléro et de bossa-nova. Mes nouveaux héros sont Ibrahim Ferrer et João Gilberto.
Je crois que tu fais aussi partie d’autres projets. Est-ce que tu as des sorties prévues ?
Pour le moment, tous mes autres projets sont inactifs. Mais Primacy Effect, Adam & Naive, et même Cloud vont sortir de nouveaux titres sur les prochaines compilations de Practice Room Records, qui sortiront au moment du lancement de notre nouveau site. Et il y a aussi l’album d’un ami, auquel j’ai participé, qui sortira cette année. Le groupe s’appelle Beach Moon/Peach Moon et leur disque s’intitule pour le moment Kite Without A String.
Y aura-t-il bientôt un nouvel album de Cloud ?
Oui, c’est en cours. L’album s’appellera Zen Summer et il retranscrit une période de bonheur intense, d’accomplissement et de paix qui fait suite à l’obscurité de Comfort Songs. Il sortira, je l’espère, d’ici la fin d’année.
Cars & it’s autumn sonne à mes oreilles comme “la meilleure chanson de coloc jamais écrite” et, selon l’un de mes lecteurs, s’accompagne parfaitement d’un verre de muscat sec… Selon toi, quelles sont les meilleurs conditions pour écouter ta musique ?
C’est très gentil. Je n’ai jamais goûté le muscat sec. A mon avis, cet album en particulier devrait s’écouter seul. C’est un album pour réfléchir sur soi. Je suppose que le contexte idéal, ce serait en automne, pendant une promenade à pieds ou à vélo au milieu des feuilles mortes.
In English, please :

Hi Tyler, would you say Cloud is a one-man-band involving many people ?
I would certainly say that it is, or at least has been for the past few albums. Generally speaking, I nurse the project to health and here and there friends come and go with input, ideas, instruments. However, friends of mine Jon Davies and Samira Winter tend to be more staple members and contributors, blurring the line between bandmates/authors/collaborators.

Can you tell us a bit more about how Comfort Songs was written and conceived ?
It was written during a very mono-focused period of discovery through a dark lens. I was going through a breakup that made me reassess myself and the harmful way I was living my life. The songs were written to comfort myself and others who may find themselves in a similar position. It was written on a series of walks and bike rides in Boston, Massachusetts.

Does the line “it’s funny how I’m happy now, singing about my sadness” reflect the kind of mood you were in ?
Yes it does. I find that feelings love to keep themselves perpetuating and sadness, ‘victimization’ can have its comforts as well. It’s easy to play the weak part, not so much to rise above and be strong.

Is Comfort Songs an album about being afraid of growing older ?
I can’t say that the album is about aging or even deals with fear. There’s a motif that a person’s life is sort of a recycled and passed down experience– I actually wrote the album as my Grandma was dying. But it isn’t out of the fear that ‘fuck! that’ll be me dying someday,’ it’s more the questioning of if one have control over her or his experience. Also, the notion that if this is my turn to live, then I better stop wasting time forgetting what’s most important.

I mentioned Conor Oberst and Perfume Genius as artists you might be inspired by… What do you actually listen to ?
I’ve actually never listened to Perfume Genius. Conor Oberst definitely has inspired me very much, especially growing up, but this album specifically draws from Red House Painters, Joan of Arc, Louis Armstrong, and church/gospel songs. Nowadays I’ve been really into Bolero and Bossa Nova. My new heroes are Ibrahim Ferrer and João Gilberto.

I think you’re part of other bands. Do you have new music coming out soon ?
Actually, all of my other projects are inactive. However, Primacy Effect, Adam & Naive, and even Cloud will all release new tracks on the upcoming Practice Room Records compilations, which will be released with the launch of our new site this summer ’14. Also, a friend’s album that I helped engineer is going to be coming out this year. The band is called Beach Moon/Peach Moon and their album is tentatively titled Kite Without A String. 

Will there be another Cloud album any time soon ?
Yes there will. It’s an album called Zen Summer which captures a period of great bliss, growth, and peace following the darkness of Comfort Songs. It’ll be released hopefully later on this year, the album is currently searching for a home.

Cars & it’s autumn sounds to me like “the best flatmates’ song ever” and one of my reader told me it was perfect with a dry Muscat… so what do you think are the best conditions to listen to your music ?
That’s very sweet. I’ve never tried a dry Muscat. I think that this album specifically should be listened to alone. It’s an album of self reflection. I guess the backdrop most fitting is in autumn on a walk or bike ride through the dead leaves.

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