
Où il est question de pleuvoir des chats et des chiens, de jouer la comédie humaine, de faire l’ours et d’entrouvrir les rideaux de sa chambre…
C’est bien ma veine. Je prends des vacances et il fait moche. Un vrai temps d’Anglais. Il pleut des chats et des chiens, toute la journée. Dehors, les gens font la gueule. Si bien que, même ici, on se croirait à Paris. J’aime autant rester sous la couette, me terrer dans ma tanière et faire l’ours.
Le voilà qui revient avec un deuxième essai et de nouvelles intentions. Le titre, Love to Give, est assez limpide sur la volonté de Sam Howard d’aller de l’avant, de rompre la glace et de se livrer davantage. Instrumentations plus organiques, voix plus claire, textes plus explicites, Love to Give témoigne d’une humanité qui faisait défaut à son prédécesseur. Comme si Sam Howard était passé de l’autre côté du mur dans Game Of Thrones.
L’album est plus humain, la palette d’instruments s’enrichit et les percussions digitales y sont moins essentielles. Mais, pour autant, ça ne fait pas de Sam Howard un amuseur public. On est plus proche du prisonnier qui, après de longs mois de captivité, entrouvrirait les rideaux de sa chambre et s’émerveillerait devant les premiers rayons de soleil matinaux.
Il y a quelque chose de religieux dans la musique de Halls. De la pop introspective, liturgique, encline à l’élévation, traversée par des moments de grâce à couper le souffle. Comme si Sam Howard faisait de la musique pour le salut de son âme. C’est beau, c’est grand, ça nous dépasse un peu parfois mais, une fois qu’on l’a bien apprivoisé, Love to Give, avec ses expérimentations audacieuses et son chant grégorien sécularisé, pourrait bien nous redonner goût au sacré.