Où il est question des vacances du soleil, de Nicoletta, de dix années d’abstinence et de la recette de l’amour…
– Putain, espèce d’enfoiré, t’étais passé où ?
Après dix années d’abstinence, Akasha m’a donné envie d’écouter à nouveau du reggae. Peut-être parce que, si on y regarde de plus près, la formation chicagoane est bien plus qu’un groupe de reggae. Quand, en 2005, le chanteur Cosmos Ray et le bassiste Doug Bistrow décident d’unir leurs efforts, l’idée est d’abord d’explorer différents styles musicaux. Et, même si, avec l’arrivée de nouveaux membres en 2010, Akasha s’est tourné vers un son plus reggae, leur musique est toujours teintée de jazz, de soul ou de rock. La force du groupe, c’est justement de redonner ses lettres de noblesse au reggae des Wailers ou des Skatalites en l’ancrant fermement dans le présent.
Si Joy Song, leur nouvel album, tourne en boucle dans mes oreilles depuis quelques jours, c’est sans doute parce qu’Akasha a trouvé la recette parfaite, comme en atteste le morceau introductif, Recipe for Love, une ballade reggae lascive sur laquelle la voix de Cosmos Ray, caressante à souhait, affole les sens. Si avec ça, vous n’arrivez pas à conclure, il faut vous poser les bonnes questions. La suite du programme est tout aussi alléchante, Akasha se montrant aussi à l’aise pour les hymnes engagés (Warrior) que pour les sorties aventureuses hors des sentiers battus (Lil’ Black Dress, sexy et addictif à l’envi, est pour moi le climax de l’album). Loin de l’idolâtrie ou de la pâle copie des pères fondateurs, Akasha fait souffler un vent nouveau et résolument moderne sur le reggae. Voilà au moins douze bonnes raisons de s’y remettre.