J’ai entendu : Igit – Like Angels Do

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La vie est un putain de concours de beauté. Oui, je suis au courant, merci. Quand on est poli, on ne dit pas “putain” dans une chronique. Ça fait pas joli-joli, si tu vois ce que je veux dire. Ah… et puis merde, à la fin !

Ce qui m’arrive ? A moi ? Rien. Non, je t’assure, ça va. Je me sens bien. J’ai mauvaise mine. Pas l’air dans mon assiette. Un peu ailleurs, un peu bancal. Tiens, je me suis pris la porte en verre ce matin en arrivant au bureau. Qu’est-ce que je fous là ? Y a du soleil pourtant dehors. J’ai l’air d’un chien dans un jeu de quilles. Mal rasé. Cheveux en pétard. Regard de cocker pendant que les autres font le beau.
La vie est un putain de concours de beauté. Mais regarde moi. Mal fagoté, tout cabossé, j’ai aucune chance. J’suis pas un de ces princes charmants au sourire-dentifrice. A côté de moi, 1m50 de jambes soyeuses. Je me sens petit, pas très beau. Elle minaude, elle roucoule, voix et talons haut perchés. Je râle, je miaule. Quand vient mon tour, je reste assis. J’aimerais qu’on m’aime, quand même.
Je sais, ça ne se fait pas de faire parler à la première personne quelqu’un qu’on ne connaît pas. Mais, lorsque j’ai aperçu Igit, samedi dernier, entre deux pages de réclame (une bouteille de whiskey entre deux eaux plates), je l’ai trouvé tellement magnifiquement déplacé que j’en ai été bouleversé. Première réaction : putain, cette voix ! Première (ex aequo) réaction : putain, The Voice !
Igit a la voix de ceux qui ont passé mille vies à naviguer en eaux troubles ou à marcher sur des braises ardentes. Une voix tourbeuse, jamais très loin de la déchirure. Comme un clochard céleste, il hurle à la lune l’amour qui lui tourne le dos, dans la fumée d’une énième cigarette. Il chante la beauté des défaites avec la voix d’un Tom Waits qui n’attend pas, nous entraîne corps et âme dans des paradis réels ou artificiels, Like Angels Do. En loser magnifique, voix et cordes de guitares cassées, bien entouré d’Hugo Zanghi à la contrebasse et de Paul Amboise à la batterie. Igit met le feu au blues, affole les foules, enfume, enflamme, travaille du chapeau. Ça pique, ça brûle un peu, mais c’est tellement bon qu’on en redemande. Chapeau l’artiste !

2 thoughts on “J’ai entendu : Igit – Like Angels Do”

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