J’ai entendu : Kid Wise – L’innocence

Browse By

Où il est question de dormir un peu, de somnambuler loin des villes de béton, de renaître à l’horizontale et de retrouver l’innocence…

Parce que dehors, il pleut, parce que mes yeux myopes distinguent mal les contours du monde, parce qu’il fait froid, parce qu’on n’a pas besoin de se lever tout de suite, mon amour, je t’en prie, laisse-moi encore dormir un peu.

Le soleil ne brille pas sur notre maison. Les volets sont clos, les paupières de nos enfants aussi. Le travail attendra bien encore un peu. La laideur, au-delà des murs, ne me dit pas grand chose. Laisse-moi dormir encore, laisse-moi somnambuler loin de ces villes de béton.

Parce que j’ai peur de me battre, parce que je ne sais pas si je serai à la hauteur, éteins la sonnerie du réveil et remonte un peu la couverture, tu veux bien ? Laisse-moi refaire le monde en mieux. A l’horizontale, laisse-moi renaître. Laisse-moi parcourir les océans, traverser les forêts.

Dehors, les chiens aboient, le temps passe et les choses ne changent pas. Ici, c’est différent. La musique du matin nettoie les taches de rouille sur ma peau. Ici, je peux être un homme nouveau. Je t’en supplie, laisse-moi, rien qu’un instant, retrouver le fraîcheur de l’inédit. L’innocence…

Si l’innocence, c’est la capacité à s’émerveiller encore ou à nouveau, de tout, de rien, des joies simples comme des plaisirs sophistiqués, alors le premier album de Kid Wise porte bien son nom. Ça fait un moment qu’on les sentait arriver, Augustin et ses compères. Ils n’étaient encore que des gamins et, pourtant, on pressentait déjà que quelque chose allait se passer, quelque chose grand. La vague gonflait, gonflait, emportant dans son sillage adolescents à fleur de peau, trentenaires bedonnants, et les autres aussi, sûrement.

Et puis, c’est là. L’INNOCENCE, en grandes lettres. Celle qu’ils n’ont pas encore perdue, celle qu’on rêve encore de retrouver.

J’étais myope. Kid Wise me donne des yeux tout neufs, des yeux d’enfant. Le monde est tellement beau, j’avais oublié. Ouvre les volets, dépêche-toi. Laisse-moi respirer. C’est magnifique, ces océans, ces forêts. Je vole. Je tourne la tête. On est quelques millions à ressentir la même chose. Un premier envol. Une deuxième chance. Un jour nouveau. Loin des villes de béton.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Afficher les boutons
Cachez les boutons