J’ai entendu : Sophie Ellis-Bextor – Wanderlust

Browse By

Quand j’avais 20 ans, en l’an 2001, elle sévissait sur les ondes et dans les nightclubs du monde entier. Des gens mouraient sur les pistes de danse. Et, moi, comme un con, devant ma télé, j’aurais donné tout un empire pour la dance-floorer.

Mais, à ce moment précis, je n’avais pas d’empire sous la main et nos chemins se sont séparés. Nous nous sommes perdus de vue. Elle est sortie de mes écrans de contrôle, a fait un enfant avec un autre que moi, a sorti quelques disques, qui ont dû tomber dans l’oreille d’un sourd. Et puis, il y a quelques semaines, j’ai reçu un mail m’annonçant la sortie du nouvel album de Sophie Ellis-Bextor.
Il suffit de voir la pochette de Wanderlust pour doucher une nouvelle fois mes espoirs. J’ai beau m’agiter, faire le beau, ses grands yeux bleus ne me voient pas. Sophie regarde ailleurs. Elle m’ignore superbement. J’aurais donné tout un empire mais je sais que ça ne suffira pas.
Aux côtés d’Ed Harcourt, la belle Anglaise a fait peau neuve. Plus question de s’esquinter les pieds sur les dance-floors, Wanderlust marque la naissance d’un nouvel empire, plus sombre, plus mélancolique. Un changement de cap bienvenu pour la jeune femme, qui  assume enfin pleinement ses envies.

En prenant le risque de dérouter une partie de ses fans, la chanteuse s’attire aussi les grâces de ceux qui considéraient Murder on the Dancefloor comme un plaisir coupable. Qu’on le veuille ou non, le charme opère. Non seulement, la voix n’a rien perdu de sa sensualité, mais, en passant du samedi soir au dimanche matin, l’univers de la Britannique a perdu en frivolité et gagné en consistance.

Il y a clairement, dans Wanderlust, des envies d’ailleurs qui viennent colorer chacun des morceaux, mais aussi cette idée d’un chez-soi auquel se rattacher. C’est ainsi que Sophie Ellis-Bextor présente le disque et c’est effectivement ce qui en ressort. On pourra peut-être lui reprocher de ne pas être allée plus loin, de n’avoir pas su nous épargner quelques clichés du genre. Ne faisons pas la fine bouche et apprécions Wanderlust pour ce qu’il est : un bel album de pop mélancolique. Ni plus ni moins.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Afficher les boutons
Cachez les boutons