J’ai interviewé : Coloured Clocks

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Projet solo d’un musicien australien de 25 ans, James Wallace, Coloured Clocks revisite les influences du psychédélisme, de la pop et du rock progressif pour créer un Zoo coloré et chaleureux (cf Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.64). Alors qu’il travaille actuellement sur son deuxième album, James a accepté de répondre à quelques questions…


Tu faisais partie d’un groupe appelé Yelling Bird. Qu’est-ce qui t’a poussé à travailler en solo?
Yelling Bird, c’était juste un petit truc entre amis. Notre batteur a dû bouger pour le travail, et nous n’étions plus que deux. Nous n’avons jamais vraiment mis fin au groupe, ça s’est passé comme ça. De toute façon, nous avions tous des degrés d’intérêt et des charges de travail différentes dans le projet. Et puisque j’avais une nouvelle fournée de chansons, ça semblait plus logique de réaliser mon propre album.
On voit de plus en plus de musiciens travailler seul sur leur album. Selon, est-ce qu’il s’agit d’un phénomène nouveau ou est-ce que c’est simplement Internet qui a facilité l’émergence de ces musiciens?
Je crois que ça existe depuis longtemps. A ma connaissance, Paul McCartney a enregistré beaucoup de choses par ses propres moyens pour ses albums solo. Il y a aussi Todd Rundgren, dans les années 70. Je ne connais pas très bien son travail mais il me semble qu’il enregistrait tous ou en tout cas la plupart des instruments. C’est sûr que la technologie facilite les choses pour toute personne qui veut enregistrer un disque, et Internet permet aussi au “bedroom musician” de promouvoir son travail et de se faire connaître beaucoup plus facilement. C’est sans doute la raison pour laquelle nous en voyons beaucoup plus en ce moment.
J’ai vu que tu étais un fan de la série The Mighty Boosh. Moi aussi. est-ce que c’est cette série qui t’a inspiré le titre de l’album?
Oui, c’est vrai que j’aime assez cette série, en petites doses. Mais je n’irais pas jusqu’à dire que ça m’a consciemment inspiré pour le nom de l’album. C’était plus une référence au quartier dans lequel je vis à Melbourne depuis un an et demi. Le zoo de Melbourne est juste à côté de la ville, mais il y toujours beaucoup d’espaces verts et de beaux jardins, ce qui est vraiment agréable surtout en automne. J’aime bien l’idée du zoo contenant plusieurs petits “mondes” dans un espace restreint. J’aime aussi l’idée d’être en extérieur et je voulais associer ça à ma musique. 
A l’écoute de l’album, il semble que tes influences aillent de la pop des années 60 au rock progressif, en passant par le psychédélisme. Quels sont pour toi les groupes les plus influents?
J’ai remarqué que tu avais noté l’influence de Tame Impala. Pour ce qui est des trucs récents, j’aime aussi Toro Y Moi, Panda Bear, le dernier album de Bon Iver est vraiment très bien. Depuis que je suis gosse, j’écoute les Beatles, Pink Floyd et Queen, en particulier les harmonies de Queen qui peuvent être carrément hypnotiques. J’ai tendance à aimer la musique un peu plus aventureuse. Il m’arrive d’écouter des trucs comme The Mars Volta, Frank Zappa, Nektar, King Crimson et Genesis. C’est vrai que ces groupes influencent mon travail mais ce que je veux, c’est d’abord mettre l’accent sur la mélodie et l’audibilité, plutôt que de créer quelque chose qui relève plus de l’expérience. J’aime bien l’atmosphère et l’espace dans la musique, ça me dérange pas de partir loin du moment que c’est fait de manière concise.
Est-ce que le succès de l’album Innerspeaker de Tame Ipala a ouvert de nouvelles perspectives pour les groupes australiens?
C’est difficile de savoir comme les choses sont perçues au niveau international quand on vit en Australie. Innerspeaker a eu pas mal de succès ici mais je ne pense pas que ce soit le seul. Il y a beaucoup de groupes australiens qui marchent bien à l’international: Cut Copy, Empire of the Sun, The Presets, Wolfmother, Gotye. Personnellement, je pense que Innerspeaker est un excellent album et le fait que Kevin Parker l’ait enregistré quasiment tout seul a été une grande source d’inspiration pour moi. J’ai toujours eu l’idée d’enregistrer quelques chose moi-même mais j’avais peur que ce soit un peu trop unilatéral et ennuyeux, que l’on sente trop un fil commun entre tous les instruments. Ça doit probablement sembler idiot mais il a fallu des artistes comme Toro Y Moi, Tame Impala, Twin Shadow et d’autres pour que je me rende compte que ça pouvait être bien fait. 
A quoi ressemble la scène indépendante australienne? Vu de France, elle a l’air plutôt dynamique avec beaucoup de bons groupes mais, malheureusement, ils sont peu nombreux à se frayer un chemin jusqu’aux auditeurs européens?
Oui, je dirais que la scène australienne est très forte. Elle reçoit beaucoup de soutien de la part de stations radio comme Triple J qui est diffusée au niveau national, ou Triple R et PBS qui soutiennent la musique australienne moderne. Il y a beaucoup de musique de qualité dans des styles très variés. La plupart des gens pourraient aisément passer une semaine en n’écoutant que de la musique australienne et être parfaitement satisfaits.
Tu travailles actuellement à ton deuxième album. A quoi ressemblera-t-il? Est-ce que tu peux nous en dire plus?
A ce jour je n’ai enregistré que les parties de batterie, alors c’est plutôt dépouillé pour l’instant. Tous les morceaux sont écrits et je dirais que tout est un peu plus perfectionné que pour Zoo. Les titres courts sont un peu plus sophistiqués et contiennent quelques éléments supplémentaires, les plus longues sont probablement aussi plus complexes. J’accorde un peu plus d’attention à l’écriture. Je pense aussi à inclure quelques cuivres, donc il faudra que j’invite un ou deux musiciens pour cet album.

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