All Hell (cf J’ai entendu : Daughn Gibson – All Hell) est l’un des albums les plus enthousiasmants de cette année. Ancien chauffeur poids lourds, batteur vigoureux d’un groupe de stoner rock, Daughn Gibson est une figure à part dans l’univers musical actuel. Sa musique est un mélange étonnant de virilité et de sensibilité, de country et d’électro, d’émotions personnelles et de débris du rêve américain.
Quels sont tes premiers souvenirs musicaux?
Les Fat Boys, Digital Underground (NDLR : groupes de hip-hop américains du début des années 80), The Hooters.
Est-ce que le fait d’avoir été chauffeur poids lourds a eu une influence sur ta musique ou tes paroles?
Ouais, je me suis branché sur la radio country et j’ai commencé à aimer ça. Sur la route, j’ai aussi rencontré beaucoup de personnages qui m’ont donné de l’inspiration pour les textes.
Quand et pourquoi as-tu décidé de te lancer en solo après avoir été batteur pour Pearls and Brass?
Nous avons plus ou moins arrêté de jouer et j’ai juste commencé à faire mes propres trucs parce que je n’avais plus vraiment envie de faire partie d’un groupe.
Comment es-tu passé du gros rock au style que tu joues aujourd’hui?
Je n’avais plus d’ampli pour pousser le son.
Quels sont les artistes ou les groupes qui t’ont influencé le plus?
Led Zeppelin, Waylon Jennings, Burial, Allison Krauss.
Comment as-tu eu l’idée de mélanger musique country et samples électroniques. Est-ce que c’était délibéré dès le départ ou est-ce que c’est venu au cours du processus de création?
J’essayais de faire la musique qui me plaît. Je n’avais pas de grand plan pour aller dans une direction ou dans une autre. Je n’avais personne non plus à qui la faire écouter. C’était et c’est toujours pour une large part totalement accidentel.
Est-ce que tu considères le fait d’écrire des chansons comme une façon d’exorciser des démons personnels?
Ça dépend des chansons. Ce sont des émotions complexes qu’on ne peut pas toujours résumer dans une chanson, mais il y a des moments où j’arrive à appuyer sur quelque chose. c’est un sentiment cathartique.
Il semble que tes textes puisent leur inspiration dans la misère “ordinaire”. Dirais-tu que tu te places du côté sombre du rêve américain?
Je vois l’Amérique comme un endroit au potentiel énorme inhibé par la faiblesse et la calamité.
Quel est ton album favori en 2012?
Real Women, de Mount Carmel.
Et en VO :
What are your first music-related memories?
Fat boys, Digital Underground, The Hooters
Did being a truck-driver have any influence on you musically or lyrically?
Yeah, picked up on country radio and began to like it. Met lots of characters along the way who gave me lyrical inspiration.
When and why did you decide to go solo after playing drums for Pearls and Brass?
We kinda stopped playing and i just started doing my own thing because i didnt really want to be in a band
How did you comme from playing loud music to the songs you play now on All Hell?
No amps to turn up.
Which artists or bands influenced you the most?
Led Zeppelin, Waylon jennings, Burial, Allison Krauss
How did you happen to mix country blues music style and electronic samples. Was it deliberate from the beginning or did it came during the creative process?
I was just trying to make music i liked, it wasnt a grand plan to do anything in particular or even have anyone hear it. A lot of it was and still is totally accidental.
Do you consider writing songs as a way to exorcise personal demons?
Sometimes it depends on the song. Those emotions are complex and cant always be summed up in song, but there are times when i can nail something down and it feels cathartic.
Lyrically, it seems (from what I can get…) that you take your inspiration from “ordinary” misery. Would you say you place yourself on the dark side of the American dream?
I see america as a place of huge potential inhibited by weakness and calamity.
What would you say has been your favorite record in 2012?
Mount carmel, Real Women
