Sébastien Blanc est I am Pooh Loves Pretty Sybilline, un garçon avec une roue dans la tête et un bidouilleur de sons comme on en croise rarement sur les routes de France. L’occasion ou jamais de dégainer mon interview-bicyclette…
Le nom du projet est un assemblage d’idées me correspondant. Pour le “I am Pooh”, et bien, il y a un sens caché. A la première lecture, tu penses à Winnie The Pooh. En argot, tu traduis ça littéralement par “je suis caca”. Le vrai sens est simple. J’ai toujours eu du mal avec l’image que je pouvais refléter dans un miroir, physiquement ou intellectuellement. On va dire que je me descends, je fais mon autocritique. Avec ce surnom, j’évite de me prendre au sérieux.
On va dire que le nom s’est formé au gré de mésaventures, où j’ai dû faire des choix, et ou I am Pooh est né.
J’ai bien écouté ton album. Est-ce que, par hasard, tu n’aurais pas un petit vélo dans la tête ?
Un vélo, non ! Une roue, ouais. J’aime bien l’image de la roue. Ça tourne, ça avance, ça s’arrête, ça fait demi-tour. Il y a juste un axe qui donne la direction. On va dire que mon cadre est désaxé et que j’avance clopin-clopant.
Le disque s’appelle Bicyclette. Plutôt vélo de ville, vélo de course, VTT, BMX ou un peu de tout ça ?
Je dirais : un peu de tout ça effectivement. Tous les types de vélos nous suivent. Pour moi, ils se sont succédés au fur et à mesure que je prenais de l’âge.
VTT : plutôt le côté adolescent. Il ne faut pas déconner, le BMX, c’est pour les enfants. Attention je parle de çà, il faut se rappeler que c’était fin années 80 début années 90. Voilà ce qu’on disait à l’époque !
Vélo de course : jamais fait. Peut -être à la retraite, pour cultiver ce corps défraîchi.
Vélo de ville : en ce moment, oui, carrément, je me promène avec ma femme, et bientôt je chalerais mon petit Elliott, mon fils.
Vaut-il mieux porter un casque pour écouter ton album ?
Non, à part si c’est un casque audio. L’album contient de nombreux petits sons qu’il est difficile de trouver lors d’une écoute peu attentive. Je me régale à écouter de la musique avec mon casque. J’y trouve plein d’idées, de sons, de mixes, et quand je comprends, c’est presque un orgasme, j’en ai parfois la chair de poule. Véridique.
Plutôt Bicycle Race (Queen) ou A bicyclette (Yves Montand) ?
Ta question est excellente, car, figure-toi que mes deux premières cassettes audio étaient Mama Said de Lenny Kravitz et Jazz de Queen. Je devais avoir 12 ans, je crois, et grave, j’adorais Bicycle Race. Et elles m’ont accompagné tout le temps lorsque j’allais chez mes grands-parents, faire du BMX, donc.
Et sinon, au niveau des mécanos bidouilleurs de sons, je te comparais, dans ma chronique, à Beck. Est-ce que c’est un artiste dont tu te sens proche ?
J’écoute beaucoup de Beck. je décortique Beck, comme je te l’ai expliqué plus haut. Après, je ne me sens pas si proche que ça de son univers. Oui, de son côté touche-à-tout, mais au niveau des compositions, je ne pense pas. Le fait d’avoir sorti un single avec mon groupe Tapenga, intitulé My Hero Beck died in 90’s, ne joue pas en ma faveur. Attention, j’adore Beck, mais je crois que ce n’est pas lui rendre hommage que de me comparer à lui.
Les années 80 sont une grande source d’inspiration pour toi. Peux-tu citer les vainqueurs du Tour de France entre 1980 et 1989 ? Non, je déconne. Et sinon, d’où vient ta fascination pour cette décennie ?
Tu sais que lors de ces vacances chez mes grands-parents, je regardais le Tour souvent ou les rediffs de 19h, avec mon grand-père. J’ai vu les batailles entre Lemond et Fignon. De grands moments télévisuels et, pour moi aussi : un partage avec mon grand père, décédé depuis.
Question Gérard Holtz : “Et sinon, Sébastien, sincèrement, pour faire tout ça, est-ce que vous prenez des produits ?”
Cela fait bien longtemps que je ne prends plus rien. Je suis père de famille maintenant, mais je me refuse jamais une petite bière. Avant ou après mon tour de vélo.