Amie lectrice, laisse moi partager ta solitude. L’autre te délaisse. Le temps qui passe, chaque jour, l’éloigne un peu plus de toi. Tu lui dis que tu l’aimes. Mais il ne t’entend pas.
La première fois que j’ai entendu parler de Kevin Blanc, il s’appelait encore Killtronik. Il proposait, pour la sortie de son titre Sextape, un concours d’orgasmes dont les blogueurs seraient les jurés. J’aurais dû dire oui. On n’est pas toujours inspiré.
Dandy moderne, délicieusement décadent, Kevin Blanc nous emmène, avec son album La Nuit, dans une virée nocturne à travers Paris. Il y a du Gainsbourg chez ce garçon. Il a cette même trajectoire, du classique à la pop, cette même façon, élégamment provocante, de chanter ce que les autres taisent : l’amour cru, les draps qui se froissent, les corps qui s’attirent, se frôlent, se mêlent. Il a cette même capacité à butiner dans des styles très variés et à en extraire une relecture personnelle. Il a peut-être aussi trouvé en Violaine sa muse, sa Brigitte Bardot, celle qui le mènera vers les étoiles.
Le gainsbourophile maladif que je suis pourrait pousser plus avant le parallèle. Mais ce serait faire injure à Kevin Blanc que de réduire son travail artistique à une resucée, aussi inspirée soit-elle, de son aîné. Son univers nyctalope, résultat d’errances interminables dans les bars et les clubs de la capitale, a d’autres atouts. Capable aussi bien d’enflammer les dancefloors que de faire grincer les ressorts des matelas, Kevin Blanc offre une pop électronique multi-facettes, à la fois moderne et audacieuse. Certes, musicalement, ce n’est pas le disque le plus cohérent qui soit. Certains passages sont un peu trop grandiloquents. Mais ce sont là des défauts minimes eu égard au souffle de liberté qui traverse l’album.
Killtronik – Sextape (Clip Officiel Uncenrsored… par killtronik