Internet Forever, le groupe de l’ère digitale a sorti il y a quelques semaines son premier album au titre éponyme (cf Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.52). Peut-être, comme nous le dit la chanteuse Laura Wolf, sont-ils “pas assez cool, trop vieux et trop laids” pour incarner la pop de demain mais, dans tous les cas, ils représentent d’ores et déjà le meilleur de la pop d’aujourd’hui. Un son audacieux, expérimental, en phase avec son époque et indéniablement stimulant…
Comment vous êtes-vous rencontrés et comment le groupe s’est-il formé?
J’ai rencontré Chris dans un club au milieu des années 2000 et nous avons commencé à jouer ensemble un peu plus tard. A ce stade, c’était seulement pour se dépanner sur différents projets, nous ne formions pas vraiment un groupe. J’avais beaucoup d’admiration pour ce que faisait Craig sur le Net (Heartbeeps) et lui aimait aussi ce que je faisais. Un jour, il m’a dit qu’il voulait faire partie d’un groupe qui s’appellerait Internet Forever. Hardiment, j’ai répondu que je voulais aussi être dans ce groupe et c’est comme ça que nous nous sommes mis à faire de la musique ensemble. J’ai invité Chris à ajouter quelques prouesses musicales et nous avons commencé à faire des concerts.
Dans quelle mesure pensez-vous qu’Internet influence l’industrie musicale aujourd’hui?
Je pense que tout a déjà été dit à ce sujet. Internet, c’est la chose au monde que je préfère, donc je déteste toutes ces conneries selon lesquelles ça ruinerait la musique. Quand les gens disent ça, ce que ça signifie en réalité, c’est qu’ils n’ont pas réfléchi assez rapidement et n’ont pas su adapter leur activité en conséquence. Pour nous, Internet est une opportunité extraordinaire. Ça nous a permis d’atteindre des gens et de vendre notre disque directement aux gens qui veulent l’acheter. Vu sous cet angle, c’est extrêmement dynamisant.
Vous aviez sorti quelques morceaux en 2009. Que s’est-il passé depuis? Pourquoi avoir pris autant de temps avant de sortir l’album?
Ca a pris du temps pour diverses raisons. Nous faisons tous les trois une tonne de trucs. Craig et moi sommes tous les deux enseignants et nous aimons notre métier. Le groupe n’est qu’un passe-temps pour nous et nous ne pouvons lui accorder énormément de temps. On nous a aussi dupés en nous disant d’attendre d’avoir vraiment le truc parfait mais il était clair que ça n’arriverait jamais alors j’ai eu le courage de le sortir moi-même plutôt que de faire confiance à d’autres personnes. Je me sens super bien d’avoir eu les couilles de le faire.
Certaines critiques vous décrivent comme le futur de la pop. Qu’est-ce que ça vous inspire?
Quelqu’un m’a dit récemment que le meilleur journalisme, c’est celui qui vous fait voir votre “art” sous un éclairage différent. Je suis contente que certaines personnes pensent ça mais je suis pleinement consciente que nous ne sommes pas assez cool, beaucoup trop vieux et beaucoup trop laids pour être l’avenir de la pop. J’ai bien aimé la façon dont certains ont fait remarquer que c’était la musique de l’ère digitale, la façon dont le disque fait intelligemment référence à d’autres choses et mélange des tas de trucs pour créer ce que devrait être le son de 2012. Ce serait mortellement déprimant de sonner comme le passé, non?
Il y a actuellement une nouvelle vague de groupes britanniques qui prétendent, ou dont on dit, qu’ils révoultionnent la pop (Breton, Django Django, Alt-J,…). Vous sentez-vous proches d’eux?
En toute honnêteté, je n’ai jamais entendu parler de ces groupes! Je ne lis pas la presse musicale, je ne sors pas beaucoup et, donc, je suis complétement hors du coup. Est-ce que ça vaut la peine de les écouter?
Les critiques pour l’album semblent très bonnes. Quelles sont les prochaines étapes pour vous?
Je pense que nous jouerons quelques concerts de plus que nous promouvrons nous-mêmes et nous sortirons encore quelques singles auto-produits puis, ensuite, nous nous remettrons à travailler sur un nouvel album.
