J’ai interviewé : Loureb & K

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C’est beau, l’Ardèche. Mais qu’est-ce que c’est paumé. Pas un supermarché à vingt kilomètres à la ronde, la croix et la bannière pour trouver un distributeur de monnaie et, pour couronner le tout, pas d’accès wifi pendant dix jours. Vive les vacances. En plus, il a flotté la moitié du temps. Mais pas le jour où il était convenu que j’appelle Lou-Rebecca. Il fait beau à Saint-Sernin mais pas à Paris, apparemment. Je compose le numéro. Une voix d’homme me répond. C’est celle d’Etienne. Je pensais que j’appelais Lou-Rebecca mais c’est Loureb & K qui décroche. Les deux pour le prix d’un, c’est encore mieux. 

Après les présentations d’usage, j’embraye sur leurs premiers souvenirs musicaux. Lou-Rebecca se souvient avec tendresse des chansons des films de Jacques Demy qu’elle chantait avec ses sœurs. Pour Etienne, c’est d’abord les cours de piano et surtout la première guitare. Les premiers disques des Strokes aussi, qui lui ont donné envie de faire de la musique. Ils évoquent  leur complicité, leur façon de travailler. “Ça fait six ans qu’on se connaît. On aime écrire ensemble. La démarche est très variable. Parfois, on commence par le texte, parfois par la musique. Mais on travaille toujours à deux.” “Ecrire en français, c’est une évidence parce que, au fond, ce qui nous intéresse, c’est de raconter des histoires qui parlent aux gens et de pouvoir être compris par ceux qui nous écoutent.”

Ils sont nés en 90 – c’est le titre de leur EP – mais doivent beaucoup aux années 60, “une époque de prospérité économique, où tout se passait bien, un temps plein de défis qui offrait plus de libertés qu’aujourd’hui. “Aujourd’hui, ajoute Etienne, on a peur. On a l’impression que même la folie est programmée, alors forcément, pour des gens de notre génération, les années 60, ça fait rêver.” Un âge d’or, donc, mais aussi un héritage qu’il faut assumer : “Nous portons le poids du talent de nos ancêtres. Ils ont fait tellement de trucs bien que ça nous met une pression folle quand il s’agit de créer quelque chose. Mais ce n’est pas pour autant qu’il ne faut rien faire.” Et ce qu’ils font, ils le font bien. Les prochaines étapes ? “Un album. On est en train de travailler à l’écriture de nouveaux morceaux. Et puis un ou deux concerts. C’est un peu compliqué parce qu’on n’a pas de tourneur pour l’instant.” Que ce soit sur disque ou sur scène, il me tarde de voir les prochains pas de Loureb & K. Ces deux-là ont un talent immense et parlent comme personne de leur génération. Ils pourraient bien devenir les représentants emblématiques d’une nouvelle vague de la chanson française.

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