La Coupe du Monde en 32 groupes : Francis Bebey (Cameroun)

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Où il est question de queue entre les jambes, de danse chaloupée, de coup d’oeil dans le rétroviseur et de féministes obtuses…

Non, vraiment, le moins que l’on puisse dire, c’est que le Cameroun n’aura pas brillé dans cette Coupe du Monde brésilienne. Entre l’indisponibilité de leur attaquant vedette Samuel Eto’o, le coup de coude d’Alexandre Song sur Mandzukic et la valise concédée face à la Croatie, tout sera allé de travers pour les Lions Indomptables, qui, après 180 minutes, rejoignent piteusement leur cage, la queue entre les jambes.

C’était il y a un quart de siècle, ou presque. Roger Milla, 38 ans, chipe le ballon dans les pieds du fantasque gardien colombien Higuita et s’en va marquer le but qui envoie les Lions Indomptables en quart de finale du Mondial italien – une première pour une équipe africaine.Tout à sa joie, le buteur camerounais se dirige vers l’angle du terrain et entame une danse chaloupée avec le poteau de corner. A côté de ça, le cru 2014 fait bien pâle figure. Musicalement, jetons aussi un coup d’oeil dans le rétroviseur avec Francis Bebey, pionnier de la musique électronique africaine dans les années 70.
C’est en composant des pièces africaines pour la guitare classique que Francis Bebey fait ses débuts sur la scène musicale. En parallèle à ses activités de journaliste radio puis de fonctionnaire à l’UNESCO, et également d’écrivain, il se dirige ensuite vers la chanson de variété, mettant en musique des textes tirés de ses propres romans. Dans les années 70, la famille Bebey fait l’acquisition d’un orgue électronique et la carrière musicale de Francis prend un tour nouveau.
Grâce à la technique du re-recording (enregistrement de plusieurs pistes juxtaposées sur la même bande), Francis Bebey élargit de manière spectaculaire son champ des possibles. Dès lors, il n’aura de cesse d’expérimenter, de créer, d’inventer. C’est toute une galaxie d’instruments parfois insolites qui se met en place pour donner naissance à des textures complexes et fascinantes. 
Cette soif de nouveauté, alliée au formidable talent de conteur de Francis Bebey, sera à l’origine d’une oeuvre inouïe, à la fois libre et avant-gardiste, dont la saveur est encore intacte aujourd’hui. Hormis peut-être quelques féministes un peu trop obtuses, tout le monde devrait se régaler avec cette réédition proposée par Born Bad Records

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