Où il est question de bergers allemands, de la moustache de Schumacher, de Pascal Chimbonda et de Romain Danzé…
Nous sommes le vendredi 4 juillet. Il est presque 18 heures. A Strasbourg, il tombe des cordes. A Rio, la France s’apprête à affronter l’Allemagne. Les moins jeunes parlent de 82, quand les bergers allemands agressaient encore tout ce qui porte uniforme bleu. Un temps que les moins de vingt ans…. vous connaissez la chanson.
Battiston n’est plus là, Schumacher a rasé sa moustache. Platini dirige l’UEFA. Autre temps… Domenech n’est plus là non plus. Les bus arrivent à l’heure. Les conférences de presse sont tristounettes. Finies les demandes en mariage improvisées un soir de défaite. Fini les Pascal Chimbonda et autres joyeuseries.
Pas non plus de Romain Danzé. Pourtant, Mein Sohn William aura soutenu avec ferveur la cause du joueur du Stade Rennais, lui consacrant même une chanson (Leather) sur son nouvel album Every day, in every way. Voilà ce qui arrive quand un trublion rennais, Dorian Taburet, désormais rejoint par le Nantais Antoine Bellanger, part dans des délires musico-footballistiques.
Pas sûr que ça tourne aussi rond qu’un ballon de foot chez ces deux-là… et c’est tant mieux. Mein Sohn William cultive l’absurde et la dérision, prend les chemins de traverse, résiste au ronron, à la monotonie et aux ayatollahs du bon goût. Ça bidouille, ça sample, ça tricote 10 boucles à la minute, ça baragouine en anglais franchouillard mais, ne nous y trompons pas, sous leurs airs déconneurs, ces deux lurons sont aussi de remarquables expérimentateurs, capables de pousser mémé dans les orties et la pop dans ses derniers retranchements. C’est à la fois diablement foutraque et fichtrement jubilatoire.