Où il est question de plumer des coqs, de pelote basque, de perdreaux de l’année et de masochisme…
On allait voir ce qu’on allait voir. Ils allaient plumer les coqs français. Et, effectivement, on a vu. Au bout de 90 minutes, il a fallu les ramasser à la cuillère, les petits Suisses. A trois secondes près, on gagnait même le premier set.
Les Helvètes les plus masochistes pourront toujours se repasser les images du match contre les Bleus. Quant à moi, je préfère écouter Masoch, le mini-album de Puts Marie. Les Biennois ne sont pas exactement les perdreaux de l’année – ils avaient sorti deux albums dans les années 2000 – mais le groupe était donné pour mort depuis 2009. Le chanteur s’était envolé pour New-York, le bassiste pour Mexico, pendant que le batteur se lançait dans une carrière solo.
On n’aurait pas misé un franc suisse sur leur reformation et, pourtant, Puts Marie est bel et bien de retour aux affaires avec Masoch, un EP composé calmement, à l’abri des projecteurs, et inspiré par les expériences des membres du groupe aux quatre coins du monde. Diversité des expériences donc, diversité des influences aussi mais, malgré tout, une identité forte se dégage de ce nouvel essai. Masoch flirte avec différents styles – pop, rock, bien sûr, mais aussi soul ou encore hip-hop comme sur le single Pornstar – mais conserve néanmoins sa cohérence. Puts Marie pratique une musique intelligente et sensible, pleine de théâtralité, qui n’est pas sans rappeler les plus belles heures de Ghinzu ou de dEUS.