Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep. 14 : VUM

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Pour peu  qu’on soit un peu curieux , la musique est un vaste champ d’expériences. J’aurais pu ne jamais entendre ce disque et, pourtant, dans la solitude d’une chambre d’hôtel messine, après une éreintante journée de travail, tandis que je creusais la blogosphère pour explorer le cœur de ma mélomanie, j’ai déniché ce trésor: Night Sun de VUM. C’était il y a quinze jours et je ne suis pas encore redescendu de l’état second dans lequel m’a plongé l’écoute de ce disque.
Une trentaine de secondes d’un chant tribal, comme un culte primitif voué à quelque dieu païen puis nous voilà plongé dans The Jungle. Atmosphère oppressante, tropicale, suffocante due au rythme lancinant de l’instrumentation. C’est ce qui fait tout le charme de VUM: ces riffs répétés à l’envi sur lesquels Jennifer Pearl vient poser ses incantations surréalistes. Il y a dans cet album une sorte de poésie psychédélique. Night Sun est un album éprouvant mais terriblement enrichissant. Le minimalisme des compositions, loin de rendre l’ensemble froid et désincarné, renforce la chaleur et la force d’évocation des images. Et je parle bien d’images tant Night Sun pourrait être la bande-son parfaite d’un film inquiétant qui plongerait les spectateurs dans une jungle sonore et visuelle.
Deuxième album du couple, à la ville comme à la scène, constitué par Jennifer Pearl et Christopher Badger, Night Sun distille une atmosphère sombre et angoissante. L’auditeur ne peut jamais se reposer sur ses deux oreilles mais ce sentiment de malaise et d’insécurité n’est rien à côté du plaisir intense provoqué par l’écoute de ce disque. Au final, le sentiment qui prédomine est un peu celui de la découverte d’un eldorado après plusieurs jours de marche dans une jungle suffocante. Un peu comme si vous aviez passé des heures à vous débattre dans une faune et une flore hostiles et que, soudain, la lumière vous apparaissait. Les images me manquent pour décrire la poésie torturée de VUM. Plus qu’un album, c’est une expérience à vivre dont vous ne sortirez pas indemne. Pour moi, c’est  peut-être tout simplement le meilleur album de l’année 2011. Je vous laisse découvrir par vous-même la version digitale et vous invite, pour jouir d’une qualité sonore qui magnifie encore l’atmosphère du disque, à vous procurer l’un des 299 vinyles qui ne sont pas en ma possession…

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