Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.77: Cracbooms

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Aujourd’hui, c’est lundi, c’est les vacances qui commencent. Les pieds dans le sable, la tête la première dans l’eau bleue de l’océan, c’est pour la semaine prochaine. En attendant, femme, enfant, veaux, vaches, cochons, la crémière et le cul de la crémière se serrent les miches autour du lac. Parce qu’à Illkirch, on n’a pas la mer mais on a un lac. Oui, ma petite dame. Tout à fait, mon bon monsieur. Bon d’accord, c’est pas vraiment un lac, juste une vieille gravière reconvertie. En bordure d’autoroute, qui plus est. N’empêche qu’avec une bonne dose conjuguée d’optimisme estival, d’imagination et de soleil, l’endroit n’a rien à envier aux plus belles plages de la Méditerranée. L’important, c’est d’y croire. Le reste n’est que pure considération géologique. Le soleil, la mer, tout ça, c’est dans la tête. On peut être originaire d’Aurillac, s’entendre sempiternellement gratifier, par la petite femme légère et court vêtue de la météo, du minimum de température et, malgré tout, se réclamer de la chaleur moite des plages caraïbes. La preuve en musique avec les Cracbooms, remarquable quartette auvergnat qui surfe au sommet de la nouvelle vague pop made in France et nous embarque illico dans une croisière jubilatoire autour du monde. C’est chaud à en choper des coups de soleil, beau comme un amour de vacances qu’on n’oubliera jamais et sensuel comme une miss météo qui dégraferait sa robe en plein direct. La bande-son parfaite pour les vacances.
Benoît, Clément, Jérôme et Thibaut semblent avoir trouvé la recette parfaite pour se jouer des rigueurs de l’hiver auvergnat. Une pop mélodieuse et ensoleillée qui, dans l’esprit et l’insouciance, fleure bon les sixties. Il y est souvent question de plages, de soleil et des copains. Une naïveté de façade puisque, sous cette apparente simplicité, une écoute attentive révèle des textes finement ciselés, bien plus travaillés qu’il n’y paraît. Musicalement, la filiation pop des Cracbooms n’est pas non plus aussi rectiligne qu’on pourrait le penser. On imagine, bien sûr, que ces quatre-là ont un peu farfouillé dans la collection de vinyles de papa. Jacques Dutronc, Joe Dassin, Françoise Hardy, Serge Gainsbourg? Sans doute. Et puis les influences anglo-saxonnes sont passées par là. Born Ruffians, MGMT, Vampire Weekend? Cracbooms, c’est un peu la croisée des chemins entre ces deux univers, comme si nos quatre loustics s’étaient engouffrés dans une faille spatio-temporelle, une réalité alternative dans laquelle il ferait beau toute l’année et où on passerait ses journées les pieds dans l’eau à contempler le soleil. L’hiver n’existerait plus et on fêterait Noël sous les manguiers, comme le suggère leur jouissive reprise de la Compagnie Créole. Franchement, quand on voit les tronches blasées des ténors de la chanson française, on se dit que certains auraient bien besoin de prendre du bon temps sous les cocotiers en sirotant un cocktail au rhum des îles. Et on se dit aussi que le renouveau de la pop hexagonale, qui plus est chantée dans la langue de Serge Gainsbourg, laisse présager des jours bien meilleurs. Beau temps sur toute la France, dirait la miss météo dévêtue, le maximum pour Aurillac…

 

 

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