La fin du monde n’a jamais été aussi proche. Non pas que je crois en l’exactitude du calendrier maya ou à quelque autre faribole du même acabit. Mais, quand une équipe de chercheurs internationaux publie, dans la très sérieuse revue Nature, une étude qui pointe “l’imminence d’un effondrement irréversible des écosystèmes terrestres” (cf cet article en français ou l’étude en elle-même), il faut bien reconnaître qu’il n’y a pas de quoi être optimiste sur l’avenir de notre planète. Pour faire court et cru, en gros, on est dans la merde et le pire, c’est qu’on s’y est foutus tout seuls. A force de couper la branche sur laquelle on est assis, le monde est sur le point de s’écrouler. Fonçons tête baissée, toujours plus vite, vers l’anéantissement, proclament les inconscients. Soyons riches de ce qui s’achète mais n’a pas de valeur. Détruisons ce qui est beau et gratuit et remplaçons le par des choses laides et hors de prix. Soyons heureux, consommons, consumons. Et pendant qu’ils mènent à l’abattoir les masses aveuglées, ceux qui ont vu le jour d’après, les prophètes des lendemains qui déchantent, ne récoltent que railleries et quolibets. Ils ont vu, et ne veulent plus voir, les images de chaos imprimées à jamais sur leurs rétines hypersensibles. Ils ont vu, et ne veulent plus voir, la fumée, les cendres, les oiseaux morts et les cadavres d’arbres noircis. Ils cachent leurs yeux sous des bandes de tissu mais, même aveugles, ils voient. Leur esprit, contaminé par un poison pernicieux, diffuse en continu les images que leurs yeux délavés refusent de regarder. Heureux les simples d’esprit car le royaume des cieux leur appartient. Ceux qui savent sont maudits. Écoutons ces voyageurs du temps. Il n’est peut-être pas trop tard. Laissons les chanter le fracas et le chaos. “Dès que tu décides de vivre comme ça, tu emmerdes l’environnement, tu emmerdes les autres personnes. Et ensuite, tu te demandes: comment j’en suis arrivé là?” soulignent les membres du groupe Pale Eyes sur leur page Facebook. Changer de direction vite, mais comment? C’est là qu’est toute la question.