Le tour du monde en 81 groupes : 2ème escale – Danemark

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A 23 ans, Karen Marie Ørsted, alias MØ, invente dès aujourd’hui la pop de demain. Une musique qui dézingue toutes les notions de genres et entremêle pop, électro, soul, R’n’B dans un même souffle. On ne sait plus s’il fait chaud ou froid, si c’est le jour ou la nuit. On en prend plein les oreilles et on a juste envie que ça recommence. The next big thing, si tu veux mon avis.

 

 
5. HALASAN BAZAR

 

Quand j’étais jeune étudiant Erasmus dans le sud de la Suède, je franchissais régulièrement le pont qui me séparait du Danemark pour visiter le quartier de Christiania, à Copenhague, où le cannabis était en vente libre. Je ne sais si c’est au même endroit que s’approvisionnent les membres d’Halasan Bazar mais, en tout cas, leur folk-pop psychédélique et hallucinogène défie aussi bien la pesanteur que le bon sens. Un sacré voyage…

 

 
6. KLAK TIK (le choix de Peter Krongholm, rédacteur en chef du webzine danois All Scandinavian)

 

“En premier lieu, j’aimerais dire que c’est injuste de ne pouvoir recommander qu’un groupe alors qu’il y en a tellement qui sont dignes d’attention. Quoi qu’il en soit, voici Klak Tik, alias Søren Bonke et son trio qui, en deux albums – le dernier s’appelle The Servants – m’ont énormément impressionné et ému avec leur folk orchestral et leur rock alternatif obsédant. C’est juste énorme.”

 
Pour aller plus loin :

Interview de Peter Krogholm, rédacteur en chef du webzine danois All Scandinavian

Tu es Danois, rédacteur en chef du webzine musical All Scandinavian. Première question : pourquoi avoir fait le choix de couvrir l’actualité musicale de toute la Scandinavie et pas uniquement du Danemark ?
Quand, en 2008, j’ai eu l’idée de créer All Scandinavian, j’ai été frappé par le fait que les principaux blogs que je connaissais, traitant en anglais de la scène musicale scandinave étaient tous tenus par des étrangers, par exemple It’s A Trap et Swedesplease. Il m’a alors semblé opportun d’offrir un supplément local à tous ces très bons sites. J’ai appris par la suite qu’il en existait déjà plusieurs. Néanmoins, je suis l’un des seuls à couvrir tous les pays et ça vient seulement d’une volonté de faire connaître aux gens un peu de l’excellente musique produite dans les pays scandinaves que je commençais à découvrir à l’époque.

Y a-t-il des points communs entre la musique de tous ces pays ou as-tu fait ce choix uniquement sur une base géographique ?
Concernant le socle musical commun, il y a une chose que tout le monde relève à chaque fois : la mélancolie. Elle pointe le bout de son nez à peu près partout. On en trouve même des traces dans la pop la plus dansante. Ça vient probablement du fait que plus ou moins 3/4 de l’année, est gris, pluvieux, venteux ou neigeux, ce qui signifie beaucoup de temps passé à l’intérieur à se morfondre. En écrivant des chansons.

 

Comment décrirais-tu la scène indépendante danoise?
En un mot : vibrante. Il y a tellement de super groupes et tellement de choses qui se passent, ces dernières années, dans tous les genres, du metal à l’électro. Et, honnêtement, je suis vraiment impressionné par le nombre de groupes de qualité que nous produisons eu égard à la taille de notre pays.

 

De ce que je connais (Efterklang, Iceage, Astrid Engberg,…), j’ai l’impression que les artistes danois partagent une sorte de “froideur” dans leur musique. Est-ce que ça te paraît juste ou simplement déformé par une vision erronée que j’aurais à propos du Danemark ?
C’est marrant, la perception que les autres ont de vous. Par exemple, j’ai entendu plusieurs artistes islandais qui se demandaient pourquoi les étrangers pointent toujours la nature difficile et le climat islandais comme des sources d’inspiration indéniables alors que ça ne leur était même pas venu à l’esprit. C’est probablement la combinaison d’étrangers porteurs d’une idée romantique d’un peuple ou d’un endroit et de locaux inconsciemment façonnés par ce qui se trouve autour d’eux. Comme la pluie. Mais, comme je le disais, il y a effectivement une mélancolie inhérente à la musique danoise, donc tu ne fais pas non plus entièrement fausse route.

 

Question stupide. Vous avez au Danemark toutes ces jolies filles qui chantent de jolies chansons avec de jolies voix (Astrid Engberg, Lisa Alma, Mø, …). Est-ce que ce sont des versions modernes de la Petite Sirène ?
Je ne sais pas si ce sont des versions modernes de la Petite Sirène mais, en tout cas, c’est assurément une toute aussi bonne raison de venir visiter le Danemark.

 

Quelle est l’histoire de la scène indépendante danoise ? Qui en sont les précurseurs, les légendes ?
Quand on parle de la scène rock danoise, on ne peut pas occulter Gasolin’ et la carrière solo de son leader Kim Larsen, et Steppeulvene (Steppenwolf, en danois) dont le seul album, Hip (1967), fut le premier disque de rock avec des paroles en Danois. Les seconds ont ouvert la voie aux premiers, et il est peut-être juste de désigner Gasolin’ comme le plus grand groupe de rock de l’histoire danoise. Parmi les autres légendes, il y a The Savage Rose, qui s’est aussi fait un nom en dehors du Danemark à la fin des années 60 et dans les années 70, et Mercyful Fate, emmené by King Diamond, qui a façonné le heavy metal à l’échelle mondiale. Sans transformer ça en leçon d’histoire, je citerais encore rapidement D-A-DSort Sol (aussi connus comme Sods à leurs débuts, le premier et le plus grand groupe de punk), Dizzy Mizz Lizzy, qui a redonné vie au rock danois au milieu des années 90, en tant qu’acteur majeur sur la scène grunge, et qui détient toujours le record des ventes pour un premier album, et Under Byen, qui a vraiment ouvert les oreilles des gens et les rosters des labels à ce qu’on appelle aujourd’hui la pop ou le rock alternatif.

 

Est-ce que la scène indépendante est concentrée à Copenhague ou est-ce que les groupes viennent de tout le pays ?
Evidemment, Copenhague détient la plus grosse scène musicale du pays, ce qui est logique car c’est la plus grande ville, mais les groupes viennent de partout. Je ne sais pas pourquoi mais la scène de garage rock 60’s est très développée dans le Northern Jutland avec des groupes comme The Blue van et Thee Attacks parmi les plus populaires, alors qu’il y avait beaucoup d’indie-rock venant de l’île de Funen il y a une dizaine d’années avec des formations comme Saybia et The Kissaway Trail pour porter le flambeau. Donc, ça vient vraiment de tout le pays.

 

En termes de structures : managers, labels, lieux de concerts,… est-ce qu’il y a tout ce qu’il faut pour que les musiciens puissent développer leur projet ?
Oui, tout à fait. Bien sûr, on est entré une nouvelle ère pour l’industrie musicale et c’est rare qu’un groupe soit signé avec une prise en charge de toutes les dépenses et payé d’avance. Aujourd’hui, la plupart des labels signent un groupe seulement si un album est déjà enregistré et prêt pour le pressage. Les ventes de disques sont en baisse. Alors, maintenant, on se concentre massivement sur des sources de revenus dérivées, ce qui a valu à un groupe comme PowerSolo un peu de cash quand leur musique a été utilisée dans des pubs pour Coca-Cola, Renault, Honda, Absolut Vodka, Carlsberg et Heineken, entre autres. Là, je trouve que les groupes et les artistes ont abandonné la vieille peur de vendre leur âme au diable pour une philosophie nouvelle et, généralement, saine de gagner de l’argent avec leur travail.

 

Et en VO :

Interview of Peter Krogholm, Editor In Chief of Danish webzine All Scandinavian
You’re from Denmark and you’re Chief Editor of the music webzine All Scandinavian. First question: Why did you choose to cover music from all Scandinavian countries and not only Danish music ? Is there anything common between the music of all those countries or is it only for geographic reasons ?
When I got the idea for All Scandinavian back in 2008 it it struck me that the major blogs in English about Scandinavian music that I knew were all written by outsiders, for instance It’s A Trap and Swedesplease, so it seemed appropriate with a locally based supplement to these great sites. Of which I later learned there are several. I am, however, one of few to cover all countries and that simply came from a wish to make people aware of some of the amazing music being made in the Scandinavian countries that I was just really beginning to discover back then.
Speaking of common musical ground there is one thing that we and everybody else always mention: The melancholy. It rears its head in pretty much everything. Even in the most danceable pop you can find traces of it. It probably stems from the fact that more or less 3/4 of the year is grey, cold, rainy, windy and/or snowy, which means we have a lot of time to sit inside and mope. While writing songs.”
 
How would you describe the Danish independent music scene ?
In one word: Vibrant. There are so many great bands and so much going on in every genre from metal to electronica these years, and I’m honestly quite impressed with the high amount of quality bands we produce our nation’s size considered.
 
From the little I know (Efterklang, Iceage, Astrid Engberg,…) it feels to me like Danish artists share a common sense of “coldness”. Do you think that’s right or is it just biased by a false idea I might have about Denmark ?
It’s a funny thing, other people’s perception of you. For instance I’ve heard several Icelandic artists wonder why outsiders always hail the island’s rough nature and weather as undeniable sources of inspirations, when it hadn’t even entered their own mind. It’s probably a combination of outsiders carrying with them a somewhat romanticized idea of a people and a place, and the locals being subconsciously shaped by the stuff around them. Like rain. But as mentioned above there is an inherent melancholy in Danish music, so you’re definitely not entirely wrong.”
 
Silly question: You guys have all those pretty girls singing pretty songs with pretty voices (Astrid Engberg, Lisa Alma, Mø, …). Are they modern versions of the Little Mermaid ?
I don’t know if they’re modern versions of the Little Mermaid, but they’re definitely just as good a reason to come visit as her.
 
What is the history of the Danish independent scene ? Who were the precursors, the legends ?
Speaking of Danish rock music there’s no way around Gasolin’ and frontman Kim Larsen’s solo career, and Steppeulvene (Danish for Steppenwolf) whose only album, Hip (1967), was the first rock album with Danish lyrics. The latter paved the way for the first, and Gasolin’ is perhaps fair to call the biggest rock band in Danish history. Other legends include The Savage Rose, who also made a name for themselves outside Denmark in the late 60s and 1970s, and Mercyful Fate fronted by King Diamond, who shaped heavy metal all over the world. Without turning this in to a history lesson I’ll just quickly mention D-A-DSort Sol (also known as Sods in their early days and Denmark’s first and biggest punk band), Dizzy Mizz Lizzy, who gave new life to Danish rock in the mid-nineties as the major player on the grunge scene and still hold the record for best selling debut album of all time, and Under Byen, who really opened people’s ears and the label’s rosters for what we call alternative pop and rock today.
 
Is the independent scene gathered in Copenhagen or do bands hail from everywhere in the country ?
Obviously Copenhagen sports the biggest music scene in Denmark as it is the biggest city, but bands come from everywhere. For some reason 60s-tinged garage rock is big in Northern Jutland with bands like The Blue Van and Thee Attacks among the most popular names, while there was a lot of indierock coming out of the island of Funen about ten years ago with acts like Saybia and The Kissaway Trail carrying the torch. So it really is from all over the place.
 
In terms of music managers, independent labels, venues, … Is there everything musicians need to develop their projects ?
Absolutely. It is of course a new age in the music business and it’s rare that a band gets signed with all expenses covered and money up front. Today most labels sign a band only if an album is already recorded and ready for press. Album sales are down, so right now there’s massive focus on publishing and sync licensing as a source of revenue, which has earned a band like PowerSolo a bit of cash as they’ve had their music used in ads for Coca-Cola, Renault, Honda, Absolut Vodka, Carlsberg and Heineken among others. Here I generally find that the bands and artists have abandoned the old fear of selling out for a new and generally healthy philosophy of cashing in on all their hard work.

 

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