Le tour du monde en 81 groupes – 4ème escale : Mexique

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On poursuit notre périple avec une escale au Mexique, à la découverte d’une scène indépendante riche et variée. Petit tour d’horizon avec la cumbia alternative de Sonido Gallo Negro, la folk tropical de Caloncho et l’électro vaporeuse de Tony Gallardo II. Et un grand merci à nos guides, Uriel Waizel et Claudia Jimenez de Red Bull Panamérika.



10. SONIDO GALLO NEGRO (le choix de Uriel Waizel and Claudia Jiménez de Red Bull Panamérika)

Sonido Gallo Negro représentera le Mexique lors de la Coupe du Monde de la Musique Indépendante

Inspiré par le son psychédélique de la cumbia péruvienne des années 70 et autres sous-genres, Sonido Gallo Negro propose une expérience sensorielle unique. Dépaysement garanti.


Liens :
https://soundcloud.com/sonido-gallo-negro
https://www.facebook.com/sonidogallonegro
https://twitter.com/sonidogayonegro
http://www.jorgealderete.com/category/gallo-negro/

 
La chronique de Red Bull Panamérika:
http://www.redbull.com/en/music/stories/1331622019665/rbma-radio-local-spotlights-recommend
  

11. CALONCHO

Le summum de la coolitude sur lit de rythmes tropicaux, bercé par le doux roulis des vagues. Vivement l’été avec Caloncho. On pourrait le passer à glander sur la plage et à manger des fruits gorgés de soleil. Merci à Uriel et Claudia pour cette découverte…


12. TONY GALLARDO II
A priori, pas trop ma came mais j’ai été complètement retourné par ces deux titres de Tony Gallardo II, qui officie par ailleurs sous le nom de Maria y José. En provenance de Tijuana, une électro malsaine et syncopée, qui vous prend au(x) trip(e)s et ne vous lâche plus. 


Pour aller plus loin :

Interview de Uriel Waizel et Claudia Jimenez, rédacteurs en chef de Red Bull Panamérika

Comment décririez-vous la scène indépendante mexicaine ?

Actuellement, c’est une scène qui se porte vraiment bien, avec beaucoup d’endroits et de groupes à écouter. Il y a une animation culturelle très prolifique à Mexico City qui nourrit aussi les autres villes du pays. Monterrey, Mexico City et Guadalajara donnent constamment naissance à de nombreux projets influencés par des genres aussi variés que la cumbia, le bass, le trap, mais aussi la musique psychédélique, le punk, le surf et le hip hop. Nous avons aussi beaucoup de festivals musicaux (presque tous les mois) qui accueillent des groupes reconnus internationalement mais aussi des groupes locaux ou originaires d’Amérique Latine qui, peu à peu, sont en train de se faire un public. Le fait que les locaux se mettent à écouter des artistes latino-américains est un phénomène nouveau et attendu depuis longtemps. C’est quelque chose dont nous sommes très fiers.
Quelle est l’histoire de la scène indépendante mexicaine ? Qui sont les précurseurs, les légendes ?
Notre scène indépendante a vécu dans l’ombre de l’industrie musicale américaine. Donc, pendant longtemps, les gens n’entendaient presque que des groupes américains et les groupes mexicains étaient largement sous-estimés. Nous avons eu des groupes énormes pendant les années 80 et 90 qui se sont faits une place dans les Majors, comme Caifanes, Café Tacvba, Santa Sabina, La Maldita Vecindad ou Molotov. Ils montraient une attitude rebelle par rapport au rock mexicain et se sont frayés un chemin avec beaucoup d’énergie. Depuis 2000, la production de groupes locaux augmente, inspirée par quelques non-conformistes comme Los Fancy Free ou Austin TV. La mise en avant de ces groupes, qui a aussi montré qu’on pouvait allier démarche indépendante et succès, davantage de groupes et de programmateurs se sont mis à ouvrir des salles de rock indépendant et des espaces permettant de jouer avec une attitude indé radicale, indépendamment des Majors. Outre la musique, s’est aussi développée une industrie de magazines, de blogs, de managers et même de récompenses. Même s’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour que l’ensemble arrive à maturité, pénètre les médias mainstream mexicains et régionaux et génère davantage de succès et de belles histoires de groupes accédant au statut de rock stars et à la reconnaissance internationale.
Selon vous, quels sont les groupes ou les artistes mexicains à suivre dans les mois qui viennent ?
Beat Buffet : des breakdancers de bureau ! Funksters en col blanc
Los Blenders : du garage-surf lo-fi et joyeux pour Génération Y
Caloncho : un troubadour tropical qui évoque des paysages aussi cool que les plages mexicaines
Carla Morrison : la Patsy Cline du romantique indé mexicain
Centavrvs : de l’électro mélancolique à la mexicaine
Chico Sonido : un mélange très dansant de tous les sous-genres tropicaux, du hip hop au trap
Haciendo El Mal : Chamber-pop hautement nostalgique au clair de lune
Juan Cirerol : bluesman “narcocorrido”. Metamphetamine Highway Revisited
Lorelle Meets the Obsolete : Gothique, hardcore, shoegaze girly
Maria y José : Beats tropicaux anarchiques en provenance de la frontière avec les USA ravagée par la guerre
Tino El Pingüino : un rappeur avec une attitude punk. Des rimes post-modernes sur XBox, Xmen et Xanax

Où trouve-ton les meilleures conditions pour développer un projet musical ?

Mexico City, la capitale, est l’un des endroits les plus désirables pour développe un projet. La ville a la particularité de bénéficier d’un mouvement culturel très actif et d’une vie nocturne florissante. C’est aussi (ou, du moins, ça l’était) l’une des villes les plus sûres et, donc, c’est devenu un endroit important qui attire des groupes venant d’autres villes. Monterrey et Guadalajara offrent aussi de bonnes chances de faire quelque chose d’assez visible pour les blogs indés qui dénichent les projets les plus intéressants.
J’imagine que beaucoup de gens au Mexique attendent avec impatience la Coupe du Monde de Football. Comment ça va se passer pour le Mexique à votre avis ?
Le Mexique est un pays de football. Le foot fait partie de notre régime quotidien. Oui, comme au Brésil ou en Argentine, le football est une religion. Notre amour-propre collectif tient à ce fil footballistique fragile : une victoire et nous revendiquons une place au G8 ; une défaite et nous faisons partie du Quart-Monde. Nous croyons que gagner n’est pas qu’une question de sport, mais une question de foi.
Durant les cinq dernières Coupes du Monde, le Mexique n’est jamais allé plus loin que les huitièmes de finale. La dernière fois que nous avons atteint les quarts de finale, c’était lors de notre Coupe du Monde en 1986, où nous avons perdu aux tirs au but contre l’Allemagne. Alors, tout le monde parle d’aller au-delà du 5ème match (c’est-à-dire au moins en demi-finales).
La phase de qualification a été assez chaotique. Autrefois géant de la Concacaf, cette fois, le Mexique a enregistré seulement 2 victoires, 5 nuls et 3 défaites. Après avoir été sauvé par une victoire des USA à la dernière minute contre Panama, lors du dernier match de qualification, nous avons dû jouer, dans la douleur, un play-off intercontinental contre la Nouvelle-Zélande, pour assurer notre place parmi les 32 pays en compétition au Brésil.
Dans la phase de poule, nous serons dans le groupe A avec le Brésil comme tête de série. Historiquement, le Mexique aime bien jouer le rôle de l’outsider optimiste (David contre Goliath). Quelquefois, cette stratégie fonctionne bien, comme aux JO de Londres en 2012, où notre équipe a raflé l’or en battant le Brésil 2-1 à Wembley. Alors, nous pensons que tout est possible. Ensuite, en jouant contre des équipes de même stature (comme la Croatie ou le Cameroun), le Mexique peut tout aussi bien être imprévisible, héroïque ou moyen (nous aimons les gros – et presque impossibles – défis). En résumé, ça peut basculer de n’importe quel côté.
Et si nous survivons à cette phase de groupe, il faudra jouer contre les vainqueurs du groupe B (probablement l’Espagne ou les Pays-Bas). Un gros morceau encore. Mais si, positivement, avec chance ou avec talent, nous passons cette étape, alors tous les espoirs seront permis pour “El Tri”. Prions la Vierge de Guadalupe pour un miracle…
Joueurs à observer :
Gardien : Guillermo Ochoa (Ajaccio FC, France)
Défenseur : Rafael Márquez (León, Mexico)
Milieu : Carlos “Gullit” Peña (León, Mexico)
Attaquants : Javier “Chicharito” Hernández (Manchester United, England) / Oribe “Hermoso” Peralta (Santos, Mexico).

Et en anglais :

Interview of Uriel Waizel and Claudia Jimenez, Chief Editors of Red Bull Panamérika


How would you describe the Mexican independent music scene ? 
Right now it is a really healthy scene, with lots of hot spots and bands to hear about. There’s a very prolific cultural movement in Mexico City that is feeding other cities. Monterrey, Mexico City and Guadalajara are continuously giving birth to lots of projects influenced by so many genres such as cumbia, bass or trap but also psychedelia, punk, surf, and hip hop. We have lots of local music festivals (almost on a monthly basis) fed by internationally acclaimed acts but also by the local and regional Latin American bands which are, little by little, claiming their own audiences. Local people consuming Latin American acts is a new and long awaited phenomenon. We’re very proud of this happening. 

What is the history of the Mexican indie scene ? Who are the precursors, the legends ?
It has been living under the shadow of the American music industry, so for a long while people rather hear almost American bands only and Mexican bands were highly underrated. We had huge during the 80s and 90s bands that achieved a place in Major Labels, such as Caifanes, Café Tacvba, Santa Sabina, La Maldita Vecindad or Molotov. They had a very rebel attitude towards Mexican rock music and pushed forward with a lot of energy. Since 2000 the production of local bands has increased, inspired by some mavericks like Los Fancy Free or Austin TV. With those bands prevailing, and putting an example on how to be DIY and successful, some more bands and promoters started to open indie rock venues and spaces to play in with a radical indie attitude completely separated from major labels. Aside the music, there has raised an upcoming industry of magazines, blogs, promoters and even awards. Even though, there’s still a long way to go to achieve maturity as a whole; permeate the Mexican and regional mediatic mainstream, and build more success, economic stories about acquiring rockstardom and international awareness.

What would you say are the Mexican bands/artists to watch in the next few months ?
Beat Buffet : Bureaucratic B-Boys! White collar funksters.
Los Blenders : Lo-Fi Happy Y-Gen Garage-surf.
Caloncho : A tropical troubador that evokes landscape as laid back as the mood on the Mexican beaches. 
Carla Morrison : The Patsy Cline of Mexican indie romantic.
Centavrvs : Regional Mexican melancholic electronica.
Chico Sonido : A very danceable blend of all tropical subgenres: from HipHop to trap.
Haciendo El Mal : Highly nostalgic moonlit chamber-pop.
Juan Cirerol : Narco-corrido’s bluesman. Metamphetine Highway Revisited.
Lorelle Meets the Obsolete : Gothic, hardcore, shoe-girly-gaze!
Maria y José : Anarchic tropical beats from the drug-war-beaten border with the USA.
Tino El Pingüino : A rapper with a punk attitude. Post-modern rhymes on Xbox, X-Men and Xanax.

Which areas or places in the country offer the best conditions to develop a music project ?
Mexico City, as the capital, is one of the most desirable places to develop a music project. It has the particularity of having a very active cultural movement and burgeoning nightlife. It also is (or used to be) one of the most secure cities, so it started to be an important spot that attracts bands from other cities. Also Monterrey and Guadalajara, give a lot of chances to make something quite visible for the indie blogs which are finding the most interesting projects right now. 

I suppose many people in Mexico must look forward to the World Cup . What do you think might happen for the Mexican team ?
Mexico is a football country. Football is part of our everyday diet. Yes, as in Argentina or Brazil, football is a religion. Our collective self-esteem hangs from the thin football thread: one victory and we claim a place within the G8. One defeat, and we belong to the Fourth World. We believe that winning is not only a matter of sportsmanship, but a matter of faith.
On the last five World Cups, Mexico has reached the Round of Sixteen… but no further. Last time we got into Quarter Finals, was in our own World Cup in 1986, when we lost against Germany on penalties.
So… everyone talks about reaching beyond the “fifth” game (that is, reaching Semi-finals at least). 
Mexico’s qualifying process to this World Cup has been a tribulated one. Once, the giants of Concacaf, this time Mexico had only 2 wins, 5 ties and 3 lost matches. After being saved by a third-party USA match on the last minute, on the last match of the “Hexagonal Qualifiers”, we had to –agonically– go into an inter-continental play-off against New Zealand, to finally achieve a place among the 32 countries competing on Brazil 2014.
On Brazil’s grupo stage, we’re on Group A, led by the hosts, Brazil: Historically, Mexico likes to play the role of the optimistic underachiever (David against Goliath). Sometimes the strategy works for us, as it did on the London 2012 Olympics, where our National Team won the Gold, by beating Brazil on Wembley Stadium 2-1. So… we think everything is possible. Then, when playing against same-stature teams (like Croatia or Cameroon), Mexico can be either erratic, heroic or average (we like big –and almost impossible– challenges). Bottomline: Group A’s phase for Mexico can go either way… that certain future is impredictable.
So… if we go through surviving Group A, we’ll have to go against the winners of Group B (probably Spain or the Netherlands). A tough one, again. But… if we possitively, luckily and skillfully (underachievely) that stage, then the sky will be the limit for El Tri. Let’s pray to La Virgen de Guadalupe for the miracle.

Players to Watch:
Goalie : Guillermo Ochoa (Ajaccio FC, France)
Defender : Rafael Márquez (León, Mexico)
Midfield : Carlos “Gullit” Peña (León, Mexico)
Attackers : Javier “Chicharito” Hernández (Manchester United, England) / Oribe “Hermoso” Peralta (Santos, Mexico).

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