Paul d’Amour revient avec son deuxième album, La Belle Aventure, un disque de chansons subtil, inspiré par la littérature et le cinéma.
Paul d’Amour, c’est pour ma pomme !
Le soir tombe, amoureux d’une étoile. Moi, je fume, seul sur mon balcon. Et, entre les volutes, soudain, je t’aperçois. Assise à la terrasse du café d’en bas, tu te recoiffes d’un geste las. Tu regardes ta montre, tu commandes un déca, tu t’impatientes. Mais que fait-il, ce beau garçon qui ne vient pas ? Je regarde la chaise vide, en face de toi, je la regarde et je m’y vois. Dans tes yeux, mon amour, j’aurais aimé que ce soit moi. Deux inconnus qui se trouvaient là, une belle histoire sans grands dialogues, ni caméras. Mais l’amour, c’est pas pour ma pomme. Je préfère écouter Paul d’Amour.
Je ne connais pas Paul d’Amour. Mais je l’imagine plutôt rêveur que bagarreur. Le regard perdu dans le vide, à la recherche de quelque chose de trop précieux pour que les autres le voient. Je l’imagine trop amoureux pour ne pas en souffrir mais toujours assez pour s’en remettre. Je l’entrevois, reclus dans un lieu isolé, maniant les mots avec précautions, petits êtres fragiles et capricieux à la merci du moindre mensonge, de la moindre rature. Peut-être que je me trompe mais ses mots, à lui, ne trompent pas.
La Belle Aventure, ou l’art de l’épure
Paul d’Amour n’en fait pas des caisses. Il écrit tout en délicatesse, comme s’il s’excusait, presque, d’être là. A l’heure où chacun crie pour mieux se faire entendre, c’est une vertu qui le rend précieux. Remettre de la poésie dans les petites histoires du quotidien en est une autre. La Belle Aventure (#14 Records) – c’est le titre de son nouvel album – est au coin de la rue. Mais, tel un poète, Paul d’Amour s’attache à transfigurer le réel, à le magnifier avec ses mots. S’il s’inspire de Verlaine, de Nerval ou de Houellebecq, il le fait sans pédanterie, mais avec une légèreté rafraîchissante.
L’accompagnement musical est à l’avenant. Discret mais bien présent, il offre un écrin idéal pour les textes de Paul d’Amour. Les ambiances varient subtilement. Par petites touches, les décors sont plantés. La Belle Aventure, avec son sens de l’épure, ressemble plus à un film d’auteur qu’à un blockbuster. Si vous ne savez pas quoi faire de ce week-end pluvieux, ouvrez une bonne bouteille de vin, installez-vous confortablement et écoutez le disque de Paul d’Amour.
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