Hopla Geiss – Ep.1 : Art District – Live in the Streets

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Au commencement, ils étaient cinq. Cinq musiciens venus d’univers différents, dont la rencontre semblait des plus improbables. Et, pourtant, quelque part, à la croisée des chemins, ils se sont trouvés pour former ce qui est aujourd’hui, tous styles confondus, l’un des groupes les plus intéressants et les plus prometteurs de la scène strasbourgeoise. 
En 2007, c’est dans l’ambiance enfumée des jam sessions de La Grotte, alors ultime lieu de liberté d’expression musicale à Strasbourg, que Mister E, Rhum One, Seb, Sam et Geo se croisent et ont l’idée de former Art District. La Grotte n’existe plus mais Art District en est sans doute la plus fidèle émanation. Un collectif aux influences diverses, de The Roots à Miles Davis, en passant par Les Red Hot Chili Peppers. Ce qui fait la singularité du groupe, c’est sa diversité. Même si Art District est avant tout un groupe de hip hop, chacun des membres a su apporter sa propre sensibilité à l’ensemble. Art District connaît sur les bout des doigts les grands classiques du rap mais a aussi su intégrer toutes ses influences jazz, funk, rock, classiques.
Pour moi qui ne suis pas fan inconditionnel de hip hop, Art District vaut surtout pour la qualité des instrumentations. L’ajout d’une trompette et d’un saxophone au quintette originel donne encore une profondeur supplémentaire à l’ensemble et permet de réconcilier à coup sûr le fan de hip hop, pantalon baggy et casquette à l’envers, et le mélomane jazzophile, qui ne jure que par Miles Davis et Herbie Hancock. C’est là le tour de force d’Art District. Et même si, à mon goût, certains membres sacrifient un peu trop à l’imagerie du folklore hip hop, il faut quand même reconnaître que l’énergie dégagée sur scène est irrésistiblement communicative. En quelques années d’existence seulement, Art District a su séduire un public de plus en plus large et a gagné le privilège de jouer aux côtés de grands noms de la scène hip hop. Une évolution qui force le respect.
Cet album, Live in the Streets, réussit la gageure de conserver l’énergie live du groupe, ce qui, il faut bien l’avouer, n’était pas gagné d’avance. Le mix et la production sont à la hauteur du talent des musiciens. La philosophie métissée d’Art District est bien mise en valeur par l’enchaînement des morceaux. Mention spéciale à Sing, avec son petit sample rétro bien senti et à Back in the Day, hommage aux pères fondateurs du hip hop. Et puis, cette petite pépite, Moz’Art District, dont je ne me lasse pas, variation sur la Marche Turque de Wolfgang Amadeus, liste de tous les styles musicaux dont le groupe se nourrit. Une bien belle synthèse en tout cas, à apprécier sans modération en studio et surtout en live.

 

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