Hopla Geiss – Ep.21 : The Walk

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Où il est question de me cogner la tête contre les murs, de frapper le premier qui me regardera de travers, de me délester de mes pesanteurs et de continuer à marcher…

Quelques mètres carrés d’espace vital. Au mur, la même tapisserie qu’il y a un mois, six mois, dix ans. Aux fenêtres, les mêmes barreaux. Entre les barreaux, le même ciel. Gris. Rien ne change vraiment. Les mêmes objets, les mêmes visages, les mêmes habitudes qui vous enlisent chaque jour un peu plus. Si je reste là, je finirai par me cogner la tête contre les murs.

La même ville, les mêmes rues. Toujours les mêmes visages. Les mêmes mots, la même hypocrisie. La même bière au même bistrot. La même place dans le tramway du matin. Le même sandwich dégueulasse. J’ai besoin de marcher, de prendre l’air. Sinon, je vais finir par frapper quelqu’un. Mon patron. Mon voisin. Le contrôleur de la Compagnie des Transports Strasbourgeois. Le premier qui me regardera de travers.
Comme je suis un garçon civilisé, je refrène mes pulsions. J’enfile une veste et je sors. Je mets de la musique dans mes oreilles pour ne pas avoir à entendre le monde qui s’agite autour de moi. Je marche en écoutant The Walk. Je marche et les rues changent de couleur, le ciel devient différent. J’inspire, j’expire…et je continue de marcher. Je me déleste de toutes mes pesanteurs.
J’écoute The Walk et je me demande si, un jour, à force de marcher, comme ça, dans le froid, j’aurai les mains gelées. Je me pose des tas de questions connes auxquelles je n’ai pas de réponses. Mais, au moins, je me sens mieux. C’est peut-être la voix chaude et déchirante d’Hervé Andrione, la sonorité inédite du tahru ou la puissance de la section rythmique. Allez savoir.

The Walk entremêle, entrelace, entrechoque les références, se frotte les cordes à d’autres cultures pour mieux apprendre à se connaître. La promenade est tout à la fois, intime, brutale, exotique. Vous n’imaginez pas tout ce qu’on peut voir quand on marche les yeux ouverts. La musique de The Walk, c’est un western, un rodéo, la traversée d’un marché aux épices. Un voyage de par le vaste monde entamé avec leur premier EP et poursuivi, plus récemment, avec l’envoûtant Frozen Hands, en attendant un album à paraître début 2015. The Walk, ça part de Strasbourg et ça vous emmène loin, alors va vite chausser tes bottes de sept lieues, ami lecteur. Cette fois, c’est décidé, on se casse…

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