J’ai entendu : Robi – La Cavale

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Où il est question du temps d’avant, d’un écran neigeux, de petites allumettes et d’austère opulence…

Je regarde, dans les miroirs et les albums-photo, nos reflets du passé. C’était le temps d’avant, quand le monde ne s’était pas encore arrêté de tourner. Les sourires étaient de sortie, deux belles rangées de dents blanches, pas encore cassées. Et puis…

Et puis, plus rien. Signal interrompu. Page blanche. Écran neigeux. « Tout, tout s’écroulait, tout, tout s’effondrait sous mes pas, plus rien n’existait, le passé ne me survivrait pas ». Plus rien… puis autre chose : L’Éternité. C’est ainsi que commence le nouvel album de Robi.

Nous sommes le jour d’après et, malgré la tristesse de nous savoir condamnés, il faut vivre. Puisque nous sommes là, malgré tout, alors autant Devenir Fou, Danser, tout reconstruire.

Dans les ruines, dans Le Chaos, on a tôt fait de s’égarer, de sombrer dans l’hiver. Mais nous ne sommes pas seuls. Des mains se tendent, des solidarités émergent. On se blottit l’un contre l’autre. On se frotte, petites allumettes, puis brasiers incandescents. Sous nos pieds, la glace se met à fondre.

Feu de joie sur lac de glace, cold-pop brûlante, la musique de Robi en appelle aussi bien aux sens qu’à l’intellect. Passionnelle, physique, au moins autant que cérébrale, elle résonne, lancinante, dans toutes les cellules de votre corps. Magnétique, elle attire à elle des pôles que vous n’auriez jamais cru voir se rejoindre. Minimaliste au premier abord, mais profondément incarnée dans l’interprétation, elle vous prend aux tripes et nous vous lâche plus. Exigeante, elle réclame toute votre attention. C’est le prix à payer pour en goûter à pleine bouche l’austère opulence.

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