J’ai entendu : The Drums – Portamento

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Après un premier album éponyme encensé par la critique, The Drums reviennent donc avec ce deuxième opus intitulé Portamento. Et, autant le dire tout de suite. A la première écoute comme aux suivantes, Portamento s’avère un désastre quasi-total. Un magma insipide d’influences diverses allant du rock des années 50-60 à l’électro futuriste de Kraftwerk, en passant par la new-wave britannique des années 80. Le tout donne lieu à une soupe tiédasse et mollassonne qui ne se justifie pas seulement par la perte d’un des guitaristes du groupe mais avant tout par un manque criant d’inspiration et de personnalité.
Déjà, au moment du premier album, on aurait dû se douter que The Drums ne seraient qu’un feu de paille. Mais la presse rock, toujours anxieuse de manquer un nouveau phénomène, avait mis ces ploucs américains sur un piédestal. Ce premier disque, en effet, sans être révolutionnaire, n’était pas désagréable à écouter et dégageait une relative bonne humeur. L’ensemble s’avérait cohérent et assez varié pour ne pas lasser. Néanmoins, ce disque honnête ne méritait pas un tel tapage médiatique. The Drums arrivaient simplement au bon moment et avaient su capturer l’air du temps. Et, cerise sur le gâteau, ils portaient en eux tous les ingrédients d’une mythologie propre, propice à faire vendre du papier. Issus d’un trou paumé de l’Amérique chrétienne, les membres du groupe avaient lutté contre une enfance oppressante grâce à la musique en créant l’esthétique subversive et originale de The Drums. Voilà ce que racontait en substance un hebdomadaire qui se veut à la fois rock et incorruptible. Encore une fois, la musique vaut par ce qu’elle suscite d’émotion et de plaisir chez l’auditeur. Et pas seulement par la généalogie de l’œuvre. Faut-il aimer la musique de Corneille parce que sa famille a été massacrée au Rwanda? Évidemment non. De même, faut-il aimer la musique de The Drums parce qu’ils ont vécu une enfance difficile chez les bouseux de l’Amérique profonde?
Donc, après ce premier album surévalué, The Drums étaient de toute façon destinés à se planter. Tellement d’attentes suscitées pour un si piètre résultat. Voilà encore un groupe que la presse musicale aura contribué à détruire. La bonne humeur qui émanait de The Drums a complétement disparu dans Portamento. Du début à la fin, on s’emmerde. A croire que le groupe n’existe que pour faire la publicité des pédales de reverb. C’est mou, triste à en mourir, tout sonne toujours pareil. Et quand ils s’essaient à un son légèrement différent, c’est encore pire comme l’atteste l’affreux Searching for Heaven avec ses sons synthétiques très eighties qui le font ressembler à un générique de science-fiction de série B. The Drums peuvent bien continuer à chercher le paradis parce que ce morceau, pour l’auditeur, c’est l’enfer.
Alors, si vous étiez tenté d’acquérir ce disque, je voue en prie, changez d’avis. Économisez votre argent et achetez The Golden Record de Little Scream. Ne téléchargez même pas Portamento. Ce serait idiot de vous faire choper par Hadopi pour un album aussi mauvais.

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