22 régions 22 groupes – Ep.9 : Piranha (Bretagne)

Browse By

N’importe quel enfant de deux ans vous le dirait aussi bien que moi : les petits poissons, dans l’eau, nagent aussi bien que les gros. Si, au lieu de chanter bêtement les comptines tel que nous les chantaient déjà nos mamans, on prenait ne serait-ce que quelques instants pour s’interroger sur leur sens profond, on se rendrait compte que bien des enseignements peuvent être tirés d’une simple chanson enfantine. On en déduirait par exemple qu’un micro-label indépendant peut prendre de vitesse toutes les grosses structures de l’industrie musicale en signant l’un des groupes les plus prometteurs de notre petit hexagone. En faisant entrer Piranha dans leur écurie, les Disques Anonymes risquent fort de ne pas le rester longtemps. Dans le bouillonnement de la scène bretonne, ce jeune label orienté pop & synthés – ils viennent tout juste de fêter leur premier anniversaire – a déjà rallié autour de lui des artistes ambitieux et talentueux qui prouvent qu’en France aussi on est capable de faire de la pop sophistiquée et élégante. On n’en doutait pas vraiment mais se trouver quelques fers de lance ne peut pas faire de mal. Avec Piranha, on touche le très haut niveau. Les Anglo-saxons n’ont qu’à bien se tenir. 
Au commencement, il y avait deux jeunes gens qui se croisent dans leur lycée, puis se retrouvent au conservatoire. Tom Beaudoin et Johan Dargel deviennent vite inséparables et montent un premier projet pop sous le nom de Boolie Mike. A la demande du Conservatoire de Rennes, ils créent un set electro avec des synthés vintage pour la Nuit Blanche de Metz en 2011. Une expérience fondatrice puisqu’elle aiguise encore leur soif d’expérimentation et les entraîne vers un univers plus synthétique. Exit Boolie Mike, bienvenue Piranha. Ils enchaînent les scènes avant de sortir le 17 novembre dernier leur premier EP éponyme. Une première sortie qui me laisse bouche bée tant le niveau est élevé pour une formation aussi jeune. Allez, je me jette à l’eau. C’est tout simplement grandiose. Deux poissons rutilants aux écailles scintillantes. Refrains irrésistibles, rythmiques obsédantes, ce premier EP est un véritable tour de force. En ayant l’élégance de ne pas choisir complétement entre classicisme et modernisme, Piranha prend le parti de faire danser intelligemment. A cet égard, on pense aux Talking Heads. On pense aussi aux grands paysages electro-pop dessinés par des gens comme Teen Daze. La musique de Piranha sonne comme un appel vers un ailleurs dans lequel on se sentirait bien, prêt à gravir les montagnes. N’essayez pas d’y résister, c’est peine perdue. Vous serez bientôt conquis, ce n’est qu’une question de temps…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Afficher les boutons
Cachez les boutons