Made in France : Grand Balcony Twang Machine – House for the Atomic Age

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Où il est question des connes manières, du petit peuple, des rois des cons et de Donald Trompette…

Il y a ceux qui réussissent dans la vie. Parfois, on les voit venir de loin. Héritiers de leurs dynasties familiales et des connes manières qui vont avec. Filles et fils de… aux trajectoires rectilignes. Le doigt sur la couture du pantalon, ils obéissent à l’ordre établi et à papa. Vêtements bien repassés, nœud de cravate impeccable, raie au milieu, dents qui rayent le parquet, têtes à claques, ils polluent l’air, gâchent la vue et marchent sur les têtes.

Et puis, il y a les autres. Appelez-nous comme vous voudrez : ratés, losers, outsiders, anonymes ordinaires, sans-grades, sans-dents ou sans-culottes. Nous sommes le petit peuple, nous sommes des gens de rien ou de pas grand-chose. Nos vies ressemblent plus à des départementales sinueuses qu’à leurs autoroutes pavées de bonnes intentions. Toi, moi, nous, nous sommes l’imagination contre la force aveugle. Nos voix sont différentes, nos couleurs se mélangent, nos histoires sont les seules qui méritent d’être entendues. Join the Club.

Nous, on n’a pas de Rolex mais on a tout notre temps. On n’a pas le pouvoir mais on a des idées. La grande littérature, c’est celle des moins que rien, c’est celle des vagabonds. Les rois des cons, dans leurs tours d’ivoires, peuvent aller se faire mettre. Le nez dans la poussière, on est quelques millions de cowboys disloqués et de filles à la colle à regarder le soleil.

Cowboys disloqués et filles à la colle, c’est aussi le genre de personnages qui peuplent les chansons du Grand Balcony Twang Machine. Après Embassy en 2013, le trio revient avec un autre disque qui délaisse les lumières de la ville pour serpenter sur les axes secondaires. Le GBTM s’éloigne encore un peu plus des projecteurs et trace son sillon au cœur d’une Amérique côté pile – pas celle de Donald Trompette mais celle des invisibles et des laissés-pour-compte, celle de ceux qui perdent (presque) toujours à la fin.

Avec sa galerie de personnages décalés et ses ambiances dirty et nerveuses, House for the Atomic Age offre une atmosphère assez inédite dans la production française actuelle. En faisant ce disque à ce stade de sa carrière, le GBTM assume pleinement son statut d’outsider, de formation à la marge, mais réaffirme sans ambiguïtés son intégrité artistique. Plus que jamais, le groupe semble prêt à remonter ses manches pour se faire le porte-voix (éraillé) des gens (extra)-ordinaires et raconter les seules histoires qui vaillent d’être entendues.

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