Hopla Geiss – Ep.12 : Hermetic Delight

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Entre autres choses, la musique requiert un sens du rythme à toute épreuve. Et, là, en toute logique, vous devez vous dire, le mec, il écrit des chroniques musicales ; si c’est pour nous sortir des platitudes pareilles, il ferait mieux, je ne sais pas moi, de se recycler en monsieur météo pour la gazette du Limousin. Notez bien que je n’ai rien contre le Limousin mais ce n’est non plus le sujet. Tout ça pour dire que la promotion musicale nécessite elle aussi un sens aigu du timing. Prenons un exemple simple : vous êtes compositeur dans un style bossa-nova festive et vous venez d’accoucher d’un tube de l’été en puissance. Vous mourez d’envie de le faire partager à la Terre entière, c’est bien légitime. Votre enthousiasme vous mènera loin. Mais réfléchissez un instant. On est en novembre. Pensez-vous vraiment que les gens vont aller se cailler les miches sur un dérivé de lambada alors que le mercure atteint péniblement les cinq degrés? De la même manière, vous venez d’écrire et de mettre en musique un remarquable éloge funèbre de votre chat récemment défunt. Je vous invite à ne pas importuner les gens avec de telles horreurs pendant leurs vacances d’été. Patientez jusqu’à la prochaine période d’Halloween et c’est le succès assuré. J’en profite au passage pour vous rappeler que, si vous êtes un groupe et vous cherchez un manager, je suis disponible au 06.77.XX.XX.XX. A ce stade, c’est sûr, les seules personnes qui ne sont pas encore couchées sont ma mère et les membres du groupe concerné, qui doivent commencer à s’impatienter en se demandant à quel moment on va enfin parler d’eux. Patience, les gars, ça arrive et encore, vous avez échappé à l’intro sur ma femme, les réunions Tupperware et les bocaux hermétiques.
Hermetic Delight donc. Parlons-en. Ces gens-là ont une science exceptionnelle du timing. Après avoir sorti leur premier EP pile le jour de mon 31ème anniversaire, ils m’ont envoyé le lien vers leur nouveau single Holy Sister le jour du deuxième anniversaire de mon fils. Pour l’année prochaine, ne vous gênez surtout pas, on fait toujours une fête mi-octobre avec la famille et les amis, passez donc à la maison manger un bout de gâteau. En plus, à l’écoute de votre musique, il y a toutes les chances que vous soyez jeunes, dynamiques, enjoués et raisonnablement beaux. Pour le dernier qualificatif, j’extrapole ; je ne regarde plus les photos des artistes avant de les chroniquer, c’est une règle que je m’impose. Tout ça parce que, une fois, j’ai fait un papier sur une chanteuse juste parce que je la trouvais jolie. Maintenant que cette p****asse a refusé ma demande d’interview, je peux vous l’avouer : sa musique craint. Hermetic Delight, en revanche, c’est pas de la rigolade. Déjà avec Universe Like Thousands of Red Alternatives, U.L.T.R.A. pour les intimes, on s’en prenait plein la gueule. Rythmiques puissantes, guitares électrisantes, chant subtil et possédé. Si, en entendant ça, vous n’aviez pas fini scotché au siège comme dans le Silver Star, c’est que vous aviez un sérieux problème d’audition. Sombre, saturée, énigmatique, obsessionnelle, la musique d’Hermetic Delight est de celle qui brouillent les pistes pour mieux vous rendre accro. Avec leur nouveau titre Holy Sister, prélude au maxi Heartbeat qui sortira le 26 novembre prochain, nous voilà invités à franchir une nouvelle fois le mur du son en compagnie du quintette strasbourgeois. La perfection de la voix de Zey K. est littéralement cosmique, ne faisant en rien mentir la cover de l’objet. Musicalement, c’est à l’extrême limite de l’orgasme. Heureusement que je sais me tenir. Dixit le groupe, “réaliser cet objet n’aura été que plaisir et fantasme”. Un plaisir pleinement partagé…

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