Hopla Geiss – Ep.3 : Lauter – A Walk Will Take My Mind Off Things

Browse By

Tous les bons chasseurs de trésors vous le diront. On a souvent tendance à chercher fortune dans des contrées  lointaines alors que, parfois, le butin tant convoité est là, sous notre nez, attendant bien sagement d’être déterré. Il n’y a pas si longtemps, je vous présentais Savaging Spires, un groupe de folk sous acides à l’univers totalement barré, en provenance d’outre-Manche. Stupéfiante trouvaille, vous en conviendrez. Eh bien, figurez vous que je viens, au hasard de mes pérégrinations, de découvrir leur cousin en la personne de Lauter, alias Boris Kohlmayer, artiste originaire de Lauterbourg et l’un des fers de lance de l’excellent label strasbourgeois Hertzfeld, dont on reparlera sans doute souvent dans cette rubrique. Quand je vous disais que le bonheur est sur le pas de la porte! Et dire que depuis 7 ans déjà, Herzfeld promeut une musique exigeante et pointilleuse qui  couvre les vastes champs du folk, du rock et de la pop. Une véritable aventure collective puisque tous les artistes du label sont par ailleurs invités à participer au Herzfeld Orchestra (qui sortira en avril prochain son 2ème album et, de ça aussi, on en reparlera). Se mettre à fouiner dans le catalogue du label, c’est aller de surprise en surprise et de ravissement en ravissement. Mais revenons-en, si vous le voulez bien, aux prémices de l’aventure, avec A Walk Will Take My Mind Off Things, le premier album de Lauter.
Déjà présent sur la compilation qui signe l’acte de naissance du label Herzfeld fin 2004, Lauter, c’est-à-dire Boris Kohlmayer, accompagné de Fabrice Kieffer, sort au printemps 2005 un album qui oscille sans cesse entre ombre et lumière. On évoquait tout à l’heure la parenté entre Lauter et les Anglais de Savaging Spires. Je ne sais pas s’ils se connaissent. Ce qui est certain, c’est qu’un simple coup d’oeil au travail graphique qui accompagne la musique des deux groupes suffit pour s’apercevoir qu’on évolue dans des univers similaires. A chaque fois, deux personnages masqués dans une forêt. Troublant, envoûtant, inquiétant. Ce qui s’applique à l’un s’applique aussi à l’autre. Musicalement, on a affaire à des compositions folk de haut vol, qui ne rechignent pas à aller sur le terrain du psychédélisme, portées par des instruments à cordes qui semblent tout droit venus d’un autre espace-temps. Là où Lauter se singularise, c’est dans sa capacité à parfois accélérer le tempo. Parfois, d’un seul coup, l’apparente quiétude d’un morceau est déchirée par un éclair électrique. A l’écoute de A Walk Will Take My Mind Off Things, on a l’impression de flotter sans arrêt entre fascination et inquiétude, entre rêve et cauchemar. On se sent comme un promeneur égaré dans une vaste forêt, parfois tenté de rebrousser chemin, mais en même temps curieux de savoir ce que l’on va trouver au prochain embranchement. Et, au final, on se retrouve embarqué dans une aventure où le mystère règne en maître, loin de notre zone de confort. Un voyage certes éprouvant mais passionnant tant il recèle de richesses en attente. Un disque addictif et ensorcelant qui n’hésite pas à sortir des sentiers battus. Une véritable réussite…Lauter a sorti un autre album, double en plus, en 2009 (on en reparlera!). Mais, en attendant, A Walk Will Take My Mind Off Things est en écoute ci-dessous (comme d’hab, que ça ne vous empêche pas de l’acheter!)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Afficher les boutons
Cachez les boutons