J’ai entendu : A Rainmaker – Rwenzori

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– Qui sont-ils ?

– La question, jeune padawan, n’est pas qui ils sont mais : qu’est-ce qu’ils sont ?
– Ah bon ? Et que sont-ils ? Sont-ils différents des autres ?
– On ne sait pas grand-chose sur eux. Ils sont au nombre de cinq, se font appeler “Faiseur de pluie”. Ils viennent de Paris, sur la planète Terre, cette minuscule boule bleue perdue dans la Voix Lactée…  Pour le reste, tout ce qu’on a pu réunir comme information, c’est que leur pouvoir est extrêmement puissant et qu’ils ont été financés par la galaxie Octoo…
– Octoo ? Ça veut dire qu’ils ont le soutien de leur peuple ?
– Les dernières nouvelles en provenance de la Terre indiquent qu’ils sont capables, avec leurs instruments, d’enchanter les cieux et de provoquer, à leur guise, le beau temps ou les intempéries. Si c’est vrai, nous ferions bien d’être attentifs. Les terriens ont toujours été captivés par ceux qui détiennent ce don. Certains prétendent même qu’ils sont capables de commander aux rêves.
– Des faiseurs de rêves ? Je croyais qu’ils avaient disparu…
– C’est ce qu’on croyait, en effet. Mais la pénurie de rêves sur leur planète leur a redonné du crédit. Ils sont de retour, plus forts et plus populaires que jamais. Ce ne sont pas des terriens ordinaires. Ils entendent, ils voient des choses que les autres sont incapables d’éprouver. Ils ressentent les vibrations de leur terre, le moindre amas de nuages dans leur ciel.

Eux, ce sont A Rainmaker, cinq compositeurs-interprètes qui commencent à faire la pluie et le beau temps chez les mélomanes. Après deux années d’existence, ils viennent de sortir Rwenzori, un premier EP de quatre titres, où acoustique et électronique s’entremêlent pour créer un univers à la fois onirique et dansant. Bien plus qu’une succession de titres, plus qu’un EP au sens strict du terme, Rwenzori s’écoute comme une invitation au voyage, une exploration de contrées idylliques que l’on traverse les yeux écarquillés et les oreilles grandes ouvertes. On lève l’ancre avec Anchor et on ne retouche plus jamais vraiment la terre ferme avant la fin du dernier morceau. La dream pop planante du jeune projet parisien sonne comme une énigme, comme un miracle. Sensuelle, hypnotique, elle fait des différences dès les premières mesures. L’entrée en matière du titre inaugural, avec ses percussions entêtantes et la voix captivante de Capucine, nous ouvre les portes d’une autre dimension. Porté par des choeurs en lévitation, ce premier extrait concourt aisément au titre de chanson de l’année. Après une telle claque, on me pardonnera d’être un peu plus mitigé sur Sailing a Ship on the Ground, excellent morceau, malgré tout, où voix masculine et féminine se répondent. Je le trouve, pour ma part, un peu plus convenu, un peu moins fort, mais pouvait-il en être autrement après 3 minutes et 39 secondes de pure extase. Et on n’est pas encore au bout de nos surprises. Avec Stripping Dawn, c’est encore une autre histoire. Avec ce titre chaleureux et sensuel, le quintette s’offre un morceau de bravoure d’une rare perfection. C’est un défilé de notes divinement délivrées, entrecoupé de respirations qui sonnent comme de purs moments de magie. Quant à And the Sun Goes Down, et son refrain chanté par une chorale angélique, c’est bouleversant de beauté et de fluidité. Vous aurez bien compris qu’en quatre morceaux, quatre morceaux seulement, tous différents et formant pourtant un ensemble cohérent, A Rainmaker s’impose déjà comme l’un des projets les plus intéressants qu’on aie vus depuis longtemps de ce côté-ci de notre planète. Embarquement immédiat…

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