J’ai entendu : Dumbo Gets Mad – Quantum Leap

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Retour vers le futur, scène inédite :
Doc : Marty ! Il faut que tu repartes avec moi !
Marty : Où ça ?
Doc : Mais vers le Futur !
Marty : Non, mais sérieusement, Doc, le Futur, c’est pas trop mon truc. Je deviens chauve, j’ai les dents qui tombent et j’ai développé une intolérance à la musique des années 2010…
Doc : Cette fois, ce sera différent. Tiens, écoute ça !
Marty : Mais, elle est où la K7 ?
Doc : Hahaha, une K7… ce que tu peux être rétrograde quand tu t’y mets. Ceci est une clé USB tout droit venue de l’année 2013. Ça permet d’écouter des fichiers musicaux MP3 entièrement dématérialisés.
Marty : Doc, y a un problème, je suis en même temps dans les années 60 et dans les années 2050. Faites quelque chose, l’espace-temps est en train de se dilater.
Doc : Laisse-toi aller, Marty, tout va bien se passer.
Marty : C’est vous l’Doc, Doc…
45 minutes plus tard : 
Marty : Saperlipopette…
Doc : Saperlipopette ? Mais tu vis en quelle année ?
Marty : Franchement, j’en ai pas la moindre idée, mais qu’est-ce que c’est bon, votre truc !
Avec le merveilleusement bien-nommé Quantum Leap, le groupe italien Dumbo Gets Mad réinvente la machine à voyager dans le temps et risque bien d’envoyer le Doc et Marty Mc Fly pointer au Pôle Emploi. Entouré d’une aura de mystère – qui se cache réellement derrière ces photos montrant un moustachu filiforme et une jolie rouquine ? – le duo, dont on n’est d’ailleurs même pas sûr qu’ils ne soient que deux, est le trait d’union quasi-parfait entre les cinquante années qui viennent de s’écouler et les cinquante à venir. Plus propre au niveau du son et sans doute plus accessible que son prédécesseur Elephants at the Door, Quantum Leap dévoile une pop psychédélique et kaléidoscopique qui s’étale sur plusieurs espaces-temps. Les années soixante sont une référence évidente. Musicalement, les claviers vintage convergent vers cet âge d’or. L’esthétique du groupe, que ce soit sur les photos de presse ou sur le visuel de l’album, est aussi un clin d’oeil évident aux sixties. La sensualité décomplexée qui émane de l’univers de Dumbo Gets Mad est un autre exemple de cette nostalgie assumée. Mais réduire Quantum Leap à un exercice de style ou un hommage appuyé à cette décennie idéalisée serait tout à fait exagéré. Le groupe fait preuve d’une audace époustouflante en incorporant des éléments radicalement contemporains, voire futuristes, à ses compositions d’inspiration rétro. Ce n’est pas un hommage, c’est la réinvention par des jeunes gens résolument modernes d’une époque fantasmée. Une vague de bien-être qui va et vient, charriant des sons venus d’horizons divers, et vous entraîne à votre tour dans ce balancement cosmique. Je ne trouve pas mieux pour exprimer avec des mots ce qu’est la musique de Dumbo Gets Mad. Surf-pop, rythmiques chaloupées, funk, soul et parfois même hip hop – le titre Tahiti Hungry Jungle reprend un sample d’Azealia Banks – il faut quand même un brin de folie et une sacrée dose de talent pour combiner le tout sans accoucher d’une mixture indigeste. Et pourtant, aussi incroyable que ça puisse paraître, le miracle a lieu. L’alchimie est parfaite. Un mélange sur-excitant, une libération d’endorphines. Laissez-vous embarquer, c’est le plus beau voyage que vous ferez cette année.

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