J’ai interviewé : Fox + Sui

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Becky Freeman, alias Sui Zhen en solo, ou la moitié du duo Fox + Sui, est l’une des artistes australiennes les plus passionnantes du moment. Taboo, le premier EP de Fox + Sui nous rappelait que, quand c’est l’hiver ici, c’est le temps des beaux jours aux antipodes. Et que la musique est encore le moyen le plus économique de voyager…
Comment vous êtes-vous rencontrés et comment avez-vous commencé  à jouer ensemble?
Nous nous sommes rencontrés à Londres, début 2010, à la Red Bull Music Academy. nous étions les deux seuls participants originaires d’Australie durant ce semestre. L’aspect collaboratif de notre partenariat musical a commencé pendant une session studio avec James Pants sur le morceau Touch’n’talk. Nous avons continué à collaborer par email tout le reste de l’année durant mes voyages à l’étranger et quand j’étais basée à Sydney, ma ville d’origine. Finalement, j’ai emménagé à Melbourne, là où Andy vit, mi-2011. Nos références artistiques et culturelles semblent bien complémentaires. Nous partageons des intérêts similaires pour la nature, les sciences, le cinéma et bien sûr la musique, ce qui crée un contexte favorable pour faire de la musique ensemble. 

J’ai lu que vous étiez amis avec Teri Gender Bender (de Le Butcherettes). Votre musique est aussi agitée que la vôtre est calme… Avez-vous utilisé votre musique pour l’apaiser?
On assimile souvent Teri à sa personnalité sur scène. C’est une force brillante en live, elle utilise toutes les énergies étranges dans le public et en elle-même. C’est la raison pour laquelle c’est tellement hypnotique. Écrire et jouer sont ses principaux vecteurs d’expression. Il n’y a pas d’autre filtre ou de job pour pomper sa vitalité, donc tout ressort sur scène. La Teri du quotidien est en fait super calme. Elle et moi nous avons quelques démos dans nos tiroirs que nous avons faites à San Diego quand je lui ai rendu visite. Ce sont des titres plutôt rêveurs. J’aime à penser que nous faisons ressortir de bonnes choses l’une de l’autre, que ce soit le côté calme ou le côté animal.

Tu as bougé de Sydney à Melbourne. dans quelle mesure l’endroit où tu vis influe-t-il sur la musique que tu joues?
C’est une bonne question. Je n’y avais jamais vraiment pensé jusqu’à récemment. J’ai la chance d’avoir emménagé parmi quelques personnes de grand talent à Melbourne. Ce n’est pas que je n’avais pas ce genre d’amis à Sydney, mais certainement que je me sens plus à l’aise avec la philosophie de la scène musicale de Melbourne. Et tout cela s’est passé durant ma première année ici. Des groupes comme NoZu, Lost Animal, Brothers Hand Mirror ou Terrible Truths (qui sont en fait d’Adelaide) et des labels comme Chapter Music, Mistletone, Sensory Projects font ou sortent de la musique qui m’inspire et qui me pousse à travailler plus dur sur mes chansons et mes concerts. Nous partageons des références en commun, qui sont plutôt obscures pour la plupart des gens. Et c’est quelque chose de stimulant d’être entouré de tant de personnes qui pensent la même chose. Je ne peux pas vraiment dire si c’est Melbourne ou si c’est parce que je suis plus vieille et j’ai plus confiance en moi, mais c’est certain que Melbourne attire beaucoup de gens talentueux et donc, maintenant, c’est chez moi. Si tu fais des trucs intéressants, alors il y a plus de chances que tu attires vers toi des gens intéressants, donc je crois que ça peut valoir pour n’importe quel endroit. Mais, pour ça, il faut se sentir à l’aise avec soi-même, et ça peut être difficile quand tu n’es pas connecté à la culture locale d’une ville.
Comment vous répartissez-vous les rôles pendant le processus créatif?
C’est intéressant pour nous de partager le processus créatif parce que nous avons commencé dans un format très traditionnel. Andy comme producteur/arrangeur et moi comme chanteuse/auteure. Ça me fait penser à cette photo de Jeff Phelps au dos de son LP Magnetic Eyes. Ça marche bien et ça fait partie de notre philosophie d’avoir cette dualité classique. Mais maintenant que nous sommes dans la même ville, nous avons l’opportunité de partager plus de choses dans le processus. Nous travaillons à partir de son studio où il a à peu près toutes les boîtes à rythme analogiques et synthés nécessaires pour faire la musique que nous aimons et qui nous inspire. Nous nageons dans l’océan ou mangeons un bon plat pour nous mettre de bonne humeur et ensuite on joue. Si on se sent bien, les résultats sont souvent bons. Je me suis mise à jouer de la basse et, en live, je pourrais aussi ajouter un clavier. Andy s’occupe des batteries, synthés et effets sonores. on échange parfois un peu mais, en gros, c’est ça.

D’où vous est venue l’inspiration pour Taboo?
Assez littéralement, du disque d’Arthur Lyman, Taboo. A ce moment-là, nous étions à fond dans l’exotisme, les dossiers de bibliothèques et la musique ethnique inauthentique.

Pourquoi avoir choisi Taboo comme titre?
Pour ne pas cacher nos références. Et aussi, c’était une petite plaisanterie sur la nature de notre relation qui, en quelque sorte, était taboue au début.

Quelles sont les prochaines étapes pour vous?
Faire un LP de Fox + Sui qui sortira courant 2013 sur la label local Two Bright Lakes/Remote Control. Nous aimerions aussi tourner à l’étranger cette année. Séparément, nous avons aussi quelques sorties prévues. Andy/Andreas Fox sortira un EP chez Home Loans Records en mai et un LP chez Dopeness Galore vers le mois de juin. Je travaille sur mon prochain EP en tant que Sui Zhen, qui sortira probablement sur mon Bandcamp. Ce sera dans la même veine que mon dernier single Midriffs avec beaucoup d’inspirations venues d’Antena, du psych-folk japonais et de Nite Jewel. Peut-être aussi un autre Beastie Boys aussi pour faire bonne mesure.
Avez-vous déjà joué en France? Est-ce prévu?
Oui, mais bien sûr! Nous aimerions joué en France. Quelqu’un qui voudrait nous y emmener?
Et en VO :
How did you guys meet and start playing together?
We met in London, early 2010 at the Red Bull Music Academy (RBMA). We were the only two participants from Australia during that term. The collaborative aspect of our musical partnership began during a studio jam with James Pants on the track Touch’n’talk. We continued to collaborate over email throughout the remainder of the year during my travels overseas and then whilst I was based in Sydney, my hometown. Eventually I moved to Melbourne where Andy is based in mid 2011. Our artistic and cultural references always seemed to blend well. We pursue similar interests in nature, science, film and of course music, which gives good context for our music-making.


I read that you’re friends with Teri Gender Bender (from Le Butcherettes). Her music is as restless as yours is smooth…Did you use your music to calm her down?
Teri is often misunderstood for her stage persona. She’s a brilliant force live, she harnesses all the weird energies within the crowd and within herself. That’s why it’s so mesmerising. Writing and performing are her main outlets for self expression. There is no other filter or day job to sap her vitality- so it all comes out on-stage. Day to day Teri is actually super chill. Teri and I have a few unreleased cupboard demos that we made in San Diego when I visited her there. They are pretty dreamy tracks. I’d like to think that we bring out good things in each other, whether it be inner calm or the inner animal.

You moved from Sydney to Melbourne. To what extent does the place you live impact on the music you play?
That’s a good question. I hadn’t thought so much about it until recently. I am fortunate to have settled amongst some amazing talent here in Melbourne. It’s not that I didn’t have those friends in Sydney, but certainly the aesthetic of the Melbourne music scene feels more comfortable to me now. And it all happened within my first year of relocating. Bands like NoZu, Lost Animal, Terrible Truths (who are actually from Adelaide) and labels like Chapter Music, Mistletone, Sensory Projects – they make/release music that inspires me and pushes me to work harder at my songs and performance. We share common references, which to most are pretty obscure. And that is a special thing to be surrounded by so many like-minded people. I can’t say exactly whether that is Melbourne or because I am older and more comfortable in myself – but Melbourne certainly attracts of a lot of great talent so for now, it’s my home. If you are doing interesting things then it’s likely you’ll attract similarly interesting people to you, so I think that could be said of any place. But to do that you must feel comfortable within yourself, and that can be difficult when you’re not connected to the local culture of a city.
How did the two of you share the parts during the creative process?
Sharing the creative process is interesting for us, because we started in a very traditional format. Andy as producer/arranger, and myself as the vocalist/lyricist. I’m thinking of that photo of Jeff Phelps on the back of his Magnetic Eyes LP. It works well and it’s part of our aesthetic to have that classic duality. But now based in the same city we have the opportunity to share more of the process. We work from his studio where he has just about every analog drum machine and synth required to make the music we like and reference. We swim in the ocean or eat a really good meal to get in a good mood and then we jam. If we’re feeling good, the results are often good. I’ve taken to playing bass guitar and singing live, I might add a keyboard to my set up too. Andy is on the drum patterns, synths and sound effects. We swap around a bit but that’s mostly the way it goes.

Where did the inspiration for Taboo come from?
Quite literally, Arthur Lyman’s record, Taboo. We were all about exotica, library records and inauthentic ethnic music at the time.

Why did you choose Taboo for a title?
To not hide our references. And also, it’s a little in-joke about the nature of our relationship which was somewhat a ‘taboo’ at first. 


What are the next steps for you?
Making a Fox + Sui LP for release sometime in 2013 on local label Two Bright Lakes/Remote Control. We’d like to tour internationally this year too. Separately, we also have some releases coming up. Andy/Andras Fox will be putting out a 12″ EP on Home Loans Records this May and a Dopeness Galore LP around June. I’m working toward my next Sui Zhen EP mostly likely to be self-released on my bandcamp. It’ll be in the vein of my latest single Midriffs with lots of inspiration taken from Antena, Japanese psych-folk and Nite Jewel. Perhaps with another Beastie Boys thrown in there for good measure too.


Have you ever played in France? Will you?
Oui, mais bien sûr! We’d love to play in France. Anyone willing to take us there?

 

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