J’ai entendu : Fanfarlo – Let’s Go Extinct

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C’est comme ça, je n’y peux rien : depuis que j’ai l’âge dé réfléchir, je me pose beaucoup de questions. Sur tout, sur la vie, sur des choses sans importance. Quel est le con qui a inventé le curling ? Si Dieu existe, a t-il créé les candidats de Secret Story à son image ? A quoi ça sert d’être sur la terre, si c’est pour faire nos vies à genoux ?

Je me pose tellement de questions – auxquelles personne ne répond, et je bois – que j’ai pensé un moment devenir professeur de philosophie. Je dédie d’ailleurs cette chronique à tous les profs de philo qui me lisent. Parce que, franchement, sensibiliser à la pensée (de Nietszche ou de Bergson), une trentaine d’adolescents abrutis (par l’alcool, le cannabis et les pulsions sexuelles), ça mérite un minimum de reconnaissance. Devant l’ampleur de la tâche – et à cause d’une déconvenue sentimentale – j’ai changé d’avis. Du coup, au moment où les jeux Olympiques d’hiver commencent, je ne sais toujours pas quel est le con qui inventé le curling, ni quelle mouche l’a piqué.
Tout ce que je sais, c’est qu’on va tous crever. Candidats de Secret Story, chanteurs de comédies musicales, inventeur du curling, je vous en prie : après vous !

Je ne suis pas le seul à me poser des questions métaphysiques puisque Fanfarlo, dans un troisième album intitulé Let’s Go Extinct, s’interroge aussi sur le sens de la vie. Qui sommes-nous ? Que faisons-nous ? Où allons-nous ? Mais eux, au moins, ont le bon goût de le faire en musique.

Fanfarlo, fidèle lecteur, tu le sais, c’est un groupe que je suis depuis le début. Un groupe qui poursuit son petit bonhomme de chemin en sortant des albums chaque fois un peu plus ambitieux. Let’s Go Extinct n’échappe pas à cette théorie de l’évolution. Pas à pas, le quintette londonien s’approche de l’immensité. On sait, depuis leurs débuts, que Simon Balthazar et ses acolytes sont de redoutables mélodistes. Cette fois encore, ils ne faillissent pas à leur réputation. Mais ce qui impressionne encore plus sur ce troisième essai, c’est la profondeur et la richesse des arrangements. Sous le sérieux apparent du propos, on entrevoit aussi des gamins excités d’expérimenter toutes sortes d’instruments et de combinaisons. Parfois, on est à la limite de l’écœurement mais, le plus souvent, la magie est au rendez-vous et les chansons de Fanfarlo prennent une ampleur que le groupe n’avait encore jamais atteinte.
Non, décidément, Fanfarlo n’est pas voué à rester éternellement un magnifique outsider. Le groupe signe, avec ce disque, son entrée dans la cour des grands. Et, si on doit vraiment tous mourir, alors que ce soit sous les étoiles en écoutant leur musique…

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