“Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion”. Hegel
Les gens raisonnables ne prennent pas de risques. Leurs vies sont fades et monotones, recèlent peu de surprises. Encéphalogrammes plats. Ils font ce qu’il faut faire, ne se posent guère la question du plaisir. Les gens raisonnables aiment les calculs de probabilités, pèsent les décisions, restent souvent immobiles, trompent la mort.
Les gens raisonnables se lavent les mains vingt fois par jour, pèsent le pour et le contre, ne font rien la plupart du temps. Les gens raisonnables veulent être sûrs, préfèrent attendre de voir. On ne sait jamais. Il ne faudrait pas. Sans doute vaudrait-il mieux…
Les gens raisonnables m’emmerdent. Profondément. J’ai envie de les provoquer, de leur mettre des claques, de leur cracher à la gueule. Juste comme ça. Pour leur faire perdre la raison.
Ça tombe bien. Il n’y a pas grand-chose de raisonnable dans la musique de Le Vasco. C’est plutôt l’imprévisibilité qui règne sur ce petit monde. On croit naviguer sur une mer calme quand, tout à coup, les éléments se déchaînent. On se laisse porter par la voix soul de Louise quand, sans crier gare, des beats furieux nous ramènent au sol.
Le Vasco fait de la musique pour tripper, pour danser, pour se battre, pour se rouler dans la boue, pour aimer, pour baiser. De la musique pour enfants pas sages. Faite par des gens qui connaissent la musique mais se moquent bien des codes et des étiquettes. Qu’importe que ce soit du rock, de la pop, de l’électro, du hip-hop, du trip-hop ou un peu de tout ça.
Continuez, Messieurs, Mademoiselle Le Vasco, de nous sortir de notre zone de confort, ne nous laissez pas nous encroûter, ne nous laissez pas le temps de devenir vieux cons. Si vous sentez qu’on faiblit, remettez-nous en une bonne dans la gueule. Mettez-nous en danger, faites-vous menaçants. On veut de la vie. De la passion, bordel !
L’album de Le Vasco s’appelle Passion Things, ami lecteur. Et il risque bien te coller longtemps aux basques.
