J’ai entendu : Nick Waterhouse – Holly

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Je regarde Mad Men et je me dis que les années 60, c’était quand même sacrément classe. Essaie un peu, en 2014, d’allumer ta clope au bureau, de te servir un verre de whiskey entre deux réunions d’affaires et de pincer les fesses de ta secrétaire à la première occasion.

Bon OK, les mecs fumaient comme des pompiers, picolaient sec, trompaient leur femme, mais, au moins, ils le faisaient avec élégance. Costard impeccable, cran de cheveux parfaitement en place, lunettes cerclées. Aucune fausse note. Des enfoirés, peut-être, mais avec du style.
Nick Waterhouse n’est certainement pas un enfoiré – contrairement à la plupart de nos chanteurs de variétés hexagonaux – mais, pour ce qui est du style, il assure grave. Avec son look rétro, il aurait pu être le grand frère d’un de ces pubards arrogants de la Madison Avenue. Sauf que lui, il est cool. Vraiment cool.
Déjà, il a choisi la musique plutôt que la pub, ce qui plaide en sa faveur. Et puis je crois qu’il en a rien à secouer de tout mon blabla. Il veut juste être ce qu’il est sans se soucier si ça correspond ou pas aux canons de l’époque. Ma grand-mère lui trouve un petit air de Buddy Holly. Après tout, qu’importe le flacon, au diable l’étiquette, pourvu qu’on ait l’ivresse.
Le magazine Rolling Stone ne s’y est pas trompé en qualifiant Nick Waterhouse de soul man. Sa musique ne s’embarrasse pas de modes ou d’airs du temps. Voix de crooner, jeu de guitare chaloupé, cuivres vrombissants, c’est plutôt dans les années 50-60 que le Californien puise son inspiration. Mais ce n’est sans doute pas tant par nostalgie que par aspiration sincère à la liberté. En n’y voyant qu’un hommage aux mid-fifties, on passerait à côté de l’essentiel.
Car Nick Waterhouse, loin de n’être qu’un habile revivaliste, est surtout un garçon doué pour raconter des histoires et les mettre en musique. Je ne sais pas s’il regarde Mad Men mais, de fait, son deuxième album Holly fonctionne comme une œuvre de fiction. Bien davantage qu’une collection de chansons, le disque s’articule autour d’une trame narrative avec un personnage principal, un narrateur omniscient et des dialogues avec d’autres personnages. Une belle histoire, de beaux décors, de la belle musique et un disque à mettre entre toutes les mains et dans toutes les oreilles…

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